Dossier d’informations – Bhoutan
GEOGRAPHIE
Dominant la plaine indienne, le Bhoutan s’étend, marche après marche, colline après colline, des jungles luxuriantes du sud aux vertigineux sommets de la chaîne himalayenne. Sur une distance nord-sud d’environ 170 km, ces différences d’altitude ont donné naissance à une grande diversité de climats et une extrême variété de milieux, plaçant parfois une végétation sub-tropicale au contact des glaciers. Fascinant exemple de la démesure climatique dans un royaume des dimensions de la Suisse. Trois zones principales de reliefs et de climats composent ce gigantesque escalier grimpant à l’assaut du ciel.
Le sud est la région des duars et des piémonts. Bandes de terres fertiles, les duars prolongent la plaine indo-gangétique jusqu’aux premiers contreforts de l’Himalaya. Se dressent alors, entre 300 et 1500 mètres, des collines soumises à un climat sub-tropical chaud et humide avec, en été, des précipitations parfois violentes. Une grande partie de ces régions est recouverte d’une jungle impénétrable. Quelques zones cultivées permettent cependant de produire du riz et de récolter de nombreux agrumes et fruits tropicaux, bananes, mangues, ananas. Les régions du sud sont habitées principalement par des populations d’origine Bhoutanaise qui vinrent s’installer sur ces terres vers la fin du XIXe siècle.
L’Himalaya central possède un climat tempéré avec cependant une importante mousson de mi-juin à mi-septembre. Cette zone se compose de vallées fluviales orientées nord-sud et séparées les unes des autres par des montagnes parfois élevées. Huit vallées se succèdent d’ouest en est : Ha, Paro, Thimphu, Punakha-Wangdiphodrang, Tongsa, Bumthang, Lhuntse-Mongar et enfin Tashigang.
Selon les altitudes, la végétation est formée de forêts d’essences diverses : bambous, magnolias, chênes, peupliers, frênes, érables ou cyprès… puis, au-dessus de 3000 mètres, de conifères, pins, mélèzes, sapins.
Des rhododendrons pouvant atteindre plusieurs mètres de hauteur poussent également en quantité entre 2500 et 4000 mètres.
C’est dans ces vallées de l’Himalaya central que vit la plus grande partie de la population bhoutanaise.
D’origine tibéto-mongole, les Drukpas sont des agriculteurs et des éleveurs. Alors que l’ouest est riche en rizières et en vergers, le Bhoutan central produit orge, sarrazin et pomme de terre, du maïs est également cultivé dans l’Est du pays. Les vallées les plus élevées, Ha, Bumthang, sont le domaine des éleveurs de yaks et de moutons.
Enfin, le Grand Himalaya domine de ses sommets enneigés le reste du royaume. Une douzaine de sommets dépasse les 7000 mètres. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais été gravis et demeurent la résidence inviolée des dieux. Cette barrière de l’Himalaya n’est percée que par une seule vallée fluviale, tout à l’est, celle de la rivière Kuri chu qui prend sa source au Tibet. Au-dessus de la lisière forestière située environ à 4300 mètres, la végétation est rare. Avec des genévriers, on trouve surtout des mousses et des lichens. Les pâturages d’altitude s’étendent jusqu’aux limites des glaciers. Quelques villages de montagnes vivants sous un climat alpin rigoureux sont habités par des populations de pasteurs semi-nomades : Layap, Lunap ou Brokpas de Merak Sakteng.
Ces conditions géographiques extrêmes au nord et au sud expliquent en partie le long isolement que le Bhoutan a connu au cours des siècles. Alors que les rares cols traversant la barrière himalayenne n’étaient praticables qu’une courte partie de l’année, les jungles du sud recouvrant des gorges profondes rendaient le voyage difficile et périlleux.
FAUNE / FLORE
Le Bhoutan est un véritable paradis pour sa faune ou sa flore et des spécialistes du monde entier viennent ici étudier la nature. Un grand nombre de plantes entrent traditionnellement dans la composition de remèdes divers et, pour cette raison, les Tibétains dénommaient ce pays Men jong, « la vallée des herbes médicinales ». La faune y est riche et variée. Une dizaine de réserves, représentant environ 20 % du territoire bhoutanais, permet de préserver des espèces animales parfois extrêmement rares. Alors que les jungles du sud abritent éléphants, rhinocéros unicornes, tigres, buffles ou singes, dont le fameux « golden langur », les montagnes du centre sont le refuge des daims, des ours à collier blanc, des sangliers ou des pandas rouges. Les barhals paissent sur les hauts pâturages, à la limite des glaciers, là où se cache le léopard des neiges.
Les ornithologues peuvent admirer d’intéressantes espèces d’oiseaux comme les célèbres « grues à col noir » que chantait déjà, au XVIIe siècle, le VIe Dalaï Lama, Tshanyang Gyatso. Quittant le Tibet pendant les mois d’hiver, ces oiseaux majestueux viennent se réfugier dans les vallées bhoutanaises de Bumdeling ou de Phobjika.
HISTOIRE
Peu de choses sont connues à ce jour sur la préhistoire du Bhoutan. Des outils de pierre ou des mégalithes marquant des lieux de culte ou des territoires de chasse indiquent cependant la présence de populations vivant dans ces régions à la fin du néolithique. A ces autochtones de la période préhistorique, se seraient mêlées au cours du premier millénaire avant J.-C. des tribus nomades d’origine indienne ou tibéto-mongole.
Développement du bouddhisme et unification du pays. C’est au VIIe siècle qu’apparaissent les premiers textes se rapportant au Bhoutan. Ils relatent la construction des temples de Kyichu et de Jampa Lhakhang par le roi tibétain Songtsen Gampo. Mais c’est l’arrivée du grand maître indien Padmasambhava qui marque, au VIIIe siècle, le point de départ d’une véritable diffusion du bouddhisme. Connu sous le nom de Guru Rimpoche par les Bhoutanais et les Tibétains, Padmasambhava serait arrivé au Bhoutan en 747, invité dans ce pays pour guérir un roi qui se mourait. Il y médita, enseigna le bouddhisme et fit construire plusieurs temples.
La deuxième phase de la propagation du bouddhisme fut marquée par l’arrivée de grands maîtres religieux à partir du XIIIe siècle. Parmi ceux-ci, Phajo Drugom Shigpo (1208-1276), lama tibétain originaire du Kham fonda notamment le monastère de Tango et commença à enseigner dans l’Ouest du pays la doctrine des drukpas. Une unité spirituelle commença à se réaliser peu à peu autour du bouddhisme. En revanche, l’unité politique était loin d’être faite. Les conditions de terrain et les reliefs tourmentés du pays rendaient difficile l’exercice d’une autorité centrale. Chaque vallée était contrôlée par les familles de l’élite locale. Cette situation divisait le pays en une mosaïque de petits territoires et favorisait un état quasi permanent de guerre civile.
En 1616, pour une querelle de succession au trône de Ralung, le siège de l’ordre drukpa-kagyu au Tibet, Ngawang Namgyel dut s’enfuir au Bhoutan. Son arrivée au Bhoutan allait marquer un profond changement dans l’histoire et les structures du pays. Ngawang Namgyel encore appelé Shabdrung, « Celui au pied duquel on se soumet », imposa rapidement son autorité politique et religieuse à tout le Bhoutan occidental. En quelques années, il réussit à regrouper l’ensemble des principautés indépendantes et débuter un processus d’unification. Il entreprit des réformes au niveau administratif, législatif et religieux. C’est encore sous son règne que furent construites les grandes forteresses, Simtokha, Punakha, Wangdiphodrang ou Tongsa… A sa mort, en 1651, l’ordre était rétabli dans la totalité d’un pays parfaitement organisé. L’avènement de la Monarchie.
Le XIXe siècle fut une période marquée par de nombreux conflits entre les Bhoutanais et la toute puissante Compagnie des Indes Orientales qui cherchait de nouveaux débouchés commerciaux vers le Tibet et l’Asie centrale. Des incidents de frontière virent peu à peu le jour suivis de véritables batailles. A plusieurs reprises, les Anglais furent repoussés par les troupes de Jigme Namgyel, le gouverneur de Tongsa. Fort de ses victoires, ce dernier entreprit alors un long travail de renforcement du pouvoir central. Poursuivant cette tâche, son fils Ugyen Wangchuck fut proclamé roi du Bhoutan le 17 décembre 1907 par une assemblée où figuraient les représentants du clergé, du conseil d’Etat et des gouverneurs locaux.
Une nouvelle ère commença véritablement avec l’avènement de Jigme Dorje Wangchuck, troisième monarque à régner sur le pays. Né en 1928, il fut couronné roi en 1952. Réformateur et homme de progrès, l’un de ses premiers gestes fut d’installer une assemblée nationale. Sur le front économique, son action permit au pays de faire un immense bond en avant avec la création des plans quinquennaux de développement. Cette double action conduite par le roi du Bhoutan dans les domaines législatifs et économiques renforça peu à peu la position de son pays et fit grandir dans l’esprit des Bhoutanais un sentiment d’identité nationale. Aussi, après des siècles d’isolement, le Bhoutan commença à émerger lentement sur la scène internationale. Son entrée à l’ONU en 1971 marqua la reconnaissance définitive de cette nouvelle nation par les états du globe. Jigme Dorje Wangchuck régna jusqu’à sa mort en 1972.
Né en 1955, Jigme Singye Wangchuck lui a succédé, devenant à l’époque le plus jeune monarque du monde. Couronné en 1974, il a poursuivi une politique de développement et de modernisation tout en veillant à la préservation du patrimoine tant naturel que culturel de son pays. Avec sagesse, il a préparé l’entrée du Bhoutan dans le XXIe siècle, réalisant un harmonieux compromis entre la fidélité à la tradition et le développement économique.
Après plus de trente ans de règne, mais âgé seulement de 52 ans, Jigme Singye Wangchuck a pensé qu’il était temps de passer la main. A l’heure où le Bhoutan connait de profondes restructurations politiques (nouvelle constitution, système de multipartisme, élections), le roi a abdiqué en faveur de son fils aîné Jigme Khesar Namgyel qui est devenu, en décembre 2006, le cinquième monarque de la lignée des Wangchuck. Ce jeune et nouveau roi devient aujourd’hui le garant des changements politiques dans le pays tout en veillant à la préservation de l’identité culturelle bhoutanaise.
RELIGION
Bouddhistes (70 %) (religion d’Etat), hindous (25 %), musulmans (5 %). Le Bhoutan est le seul pays à maintenir le bouddhisme de Mahayana sous sa forme Tantric Vajrayana comme religion officielle. Les écoles de pratique principales sont le Drukpa commandité par état Kagyupa et le Nyingmapa. Considérant que le bouddhisme est la religion principale au Bhoutan nordique et oriental, les Bhoutanais méridional sont principalement des hindous.
Par sa qualité et son originalité, l’architecture bhoutanaise est un parfait exemple de l’identité culturelle du pays. Elle n’a subi que peu de modifications depuis ses origines et trouve principalement ses racines dans l’architecture tibétaine, elle-même en relation avec la Chine ou le Moyen Orient. S’inspirant d’idées, de formes et de modèles anciens, les architectes bhoutanais ont développé un style unique et propre à leur pays. Tout en répondant à des fonctions précises, chaque bâtiment a été dessiné et conçu pour épouser l’environnement qui lui était destiné. Les conditions climatiques et la grande richesse forestière du Bhoutan ont tout naturellement donné naissance à une architecture où le bois est largement utilisé : toits de bardeaux et constructions à colombage. Mais à ces raisons liées au climat et à l’environnement, il faut ajouter un facteur humain. Vivant dans des conditions moins sévères que celles du Tibet, les Bhoutanais semblent avoir choisi un modèle plus proche de leur mentalité et de leur tempérament : une architecture faite d’élégance et de douceur.
Les grandes forteresses connues sous le nom de dzongs sont parmi les exemples les plus significatifs de l’architecture bhoutanaise. Construites dans la première moitié du 17e siècle par le premier Shabdrung Ngawang Namgyel, elles étaient les relais du pouvoir central dans l’administration du pays et défendaient celui-ci d’éventuelles agressions venant de l’extérieur. Mais au-delà de ces tâches administratives et militaires, Ngawang Namgyel associa aux bâtiments des fonctions religieuses. Chaque dzong abrite une communauté monastique plus ou moins importante.
Symboles de l’histoire et de la longue indépendance du Bhoutan, les dzongs se dressent fièrement sur des positions stratégiques, à l’entrée d’une vallée, au sommet d’une colline ou au confluent de deux rivières. La plupart des dzongs sont construits sur un plan commun dont le premier modèle fut celui de Simtokha élevé en 1627. Des variations régionales dues aux différences de terrain et au paysage environnant modifient parfois cette conception initiale. L’exemple le plus spectaculaire est peut être celui de Tongsa qui s’étage marche après marche sur le flanc d’une colline dominant la rivière.
Les dzongs sont en général de forme carrée ou oblongue. De l’extérieur, ils apparaissent avant tout comme structures de défense. Leurs grands murs de pierres, massifs et abrupts, légèrement inclinés vers l’intérieur jusqu’aux bases du toit sont uniquement percés de fenêtres dans la partie supérieure. Ces dernières sont ainsi totalement inaccessibles de l’extérieur. Ces fenêtres présentent un pourtour de peinture noire contrastant violemment avec la couleur blanche des murs. Les plus basses de ces fenêtres sont étroites et ne laissent passer que peu de lumière. Des ouvertures généralement plus larges sont réservées aux niveaux supérieurs où se trouvent les habitations. Juste sous le toit, une large bande rouge appelée khemar indique par ailleurs le caractère religieux du bâtiment. Les toits légèrement inclinés, en avancées, sont généralement surélevés de un à deux mètres au-dessus de l’étage supérieur.
Mais l’architecture la plus répandue au Bhoutan n’est pas celle de ces grandes forteresses mais celles des chortens qu’on nomme en Inde stupas. Ces monuments, petits ou grands, se trouvent par milliers à travers le pays. Manifestations de la foi profonde des populations du Bhoutan, ils s’élèvent à la croisée des chemins, près d’un dzong ou d’un monastère et sur les cols de la haute montagne. Tous possèdent une présence indéfinissable, un caractère de sérénité et de paix.
Souvent isolés, élevés au fond d’une vallée ou suspendus à la paroi d’une falaise, les temples et les monastères jouèrent un rôle important dans l’histoire du pays. Au cours des siècles, saints et lamas présidèrent à leur édification. Comme au Tibet, ils sont nommés respectivement lhakhang (demeure des dieux) pour les temples et gompa pour les monastères. Ces bâtiments religieux sont toujours consacrés à la prière et la méditation. Cependant, alors que le temple n’abrite que quelques moines chargés de son gardiennage et de son entretien, le monastère peut accueillir une importante collectivité monastique dépassant parfois la centaine d’individus. Il est principalement tourné vers l’étude, avec notamment la fonction d’enseignement et de formation pour les jeunes novices.
Quant aux villages du Bhoutan, ils se présentent souvent sous la forme de petits hameaux de 5 à 15 maisons. Celles-ci sont disposées de façon à réduire les influences sévères du climat. Groupées, elles s’offrent ainsi une protection mutuelle contre le vent et le froid. Sur des fondations en pierres, les maçons élèvent des murs d’argile ou de glaise utilisant un système de colombages sur les façades orientées au sud.
La partie supérieure des fenêtres se termine par un arc trilobé découpé dans le madrier. Dans les campagnes bhoutanaises, les vitres restent encore une exception. En règle générale, des volets intérieurs en bois, coulissants, protègent des intempéries les habitants du lieu.
POPULATION
La population compte 730 000 habitants fin 2011 dont 95.000 habitent la région de Thimphu. Coincés entre 2 géants, les Bhoutanais forment une petite population au milieu de 1,5 milliard de Chinois et 1,3 milliard d’Indiens. Le pays est une véritable mosaïque de groupes ethniques.
FETES & FESTIVALS
De nombreuses fêtes, religieuses, pour la plus part,ont lieu tout au long de l’année. Nous essayons chaque année de vous faire profiter des grands festivals, tels que Paro ou Thimphu, mais aussi de petits festivals plus authentiques dans des villages ou hameaux reculés…
CLIMAT
Rappel : la météo est un paramètre imprévisible, il convient donc de se préparer au mieux en cas de conditions climatiques exceptionnelles et difficiles. Pour la majorité des régions Bhoutanaises, le printemps et l’automne sont les périodes privilégiées pour le trekking.
De fin février à fin avril, les rhododendrons en fleurs composent un feu d’artifice floral. C’est une période chaude en moyenne altitude. Généralement, le temps est clair le matin, les nuages bourgeonnent sur les hauts sommets l’après-midi et donnent parfois des orages. La mousson dure de juin à septembre.
L’automne, d’octobre à décembre, est la saison la plus claire. Il fait froid la nuit sur les treks de haute altitude.
L’hiver la neige bloque les cols en haute altitude. Le temps est beau et froid. Seuls les voyages de « découverte » nous permettent de parcourir le Bhoutan à cette période.