Mise en route – Voyage en Inde du Sud
Débordante de vitalité, enthousiasmante, surprenante mais suscitant aussi réflexions et frustrations, l’Inde confronte le voyageur à une gamme d’expériences fabuleuses. Mettez toutefois de côté les clichés, car le Sud présente le visage “doux” de l’Inde, sans les pressions mercantiles incessantes exercées sur les touristes et avec quantité de plages de rêve où trouver refuge. Si vous n’avez jamais visité cette partie du monde, plusieurs jours seront sans doute nécessaires pour vous acclimater à son tourbillon d’images, de parfums et de saveurs.
Couvrant une vaste zone géographique, l’Inde du Sud offre de nombreuses curiosités naturelles et historiques, ce qui ne facilite pas le choix de la destination. L’important est de ne pas chercher à trop en faire, car voyager dans ce pays implique des distances considérables et beaucoup d’énergie. Pensez à prévoir quelques semaines de préparation pour les formalités de visa et les vaccins. Mieux vaut aussi dresser un circuit approximatif avant de partir, car il serait dommage de manquer de peu une fête spectaculaire ou de voir votre séjour sur les plages de Goa gâté par la mousson.
Il importe néanmoins de conserver une certaine souplesse, les choses n’étant pas toujours réglées en Inde comme du papier à musique. Plus d’un voyageur a en effet eu ses vacances gâchées par des problèmes de transport imprévus. Par ailleurs, un peu de flexibilité permet de rester ouvert aux merveilleuses surprises que réserve le pays et de sortir des sentiers battus. Enfin, lisez autant de livres que possible consacrés à l’Inde, en particulier dans le domaine culturel. Cela vous donnera des clés pour mieux appréhender les sites et les traditions et avoir des contacts mieux informés avec les habitants.
N’oubliez pas…
- Le visa requis et une assurance voyage
- Les vaccinations requises – certaines se font sur plusieurs semaines – et un stock
suffisant (avec ordonnance) de vos médicaments habituels - Des vêtements dissimulant le corps (femmes et hommes), essentiels pour visiter les sites
sacrés et plus respectueux des sensibilités locales - Un porte-monnaie ou une pochette bien dissimulés
- De la crème solaire et des lunettes de soleil
- Une torche électrique pour les ruelles obscures et en cas de panne de courant
- Des bouchons d’oreilles, pour échapper au vacarme nocturne, et pour les longs trajets en bus
ou en train - Des tongs pour les salles de bains collectives ou douteuses
- Un bonnet de bain et une bonde universelle pour la douche ou la baignoire (rares en dehors
des hôtels de luxe) - Des tampons hygiéniques – les serviettes sont un produit courant, pas les tampons, vendus
uniquement dans les grandes villes et les lieux touristiques - Un spray antimoustique (une moustiquaire peut servir)
- Une bouteille d’eau. Si vous utilisez des tablettes de purification ou des filtres, réutilisez votre
bouteille pour préserver l’environnement - Un drap de voyage (simple “sac à viande”), si vous avez des doutes sur les draps de l’hôtel
(surtout petits budgets) ou pour dormir dans le train - De vous attendre à l’inattendu : l’Inde récompense ceux qui se laissent porter par le courant
Mousson magique :
C’est le Kerala qui subit, début juin, les premiers assauts de la mousson du sud-ouest. Les pluies arrosent l’État et se propagent vers l’est depuis la mer d’Oman. Au niveau des Ghats occidentaux, elles détrempent les versants ouest (au vent) avant d’arroser de manière plus faible les versants est (sous le vent). En quelque dix jours seulement, la dépression gagne le nord du Maharashtra et, dès le début du mois de juillet, elle touche le pays tout entier. Les Ghats occidentaux du Karnataka constituent l’une des zones les plus humides de l’Inde du Sud.
Une seconde mousson a lieu dans le Tamil Nadu et le Kerala en novembre et début décembre : cette mousson du nord-est (appelée également mousson d’hiver) provient du golfe du Bengale. Durant cette période, les côtes de l’Andhra Pradesh, de l’Orissa et du Tamil Nadu sont touchées, parfois durement, par des cyclones.
Quand partir
Excepté sur les hauteurs des Ghats occidentaux, l’Inde du Sud subit des températures élevées toute l’année et connaît globalement deux saisons : une sèche et une humide (la mousson). Il existe deux moussons, celle du nord-est et celle du sud-ouest, qui ne se déclarent pas exactement en même temps. La région étant tropicale, les écarts de températures ne sont pas aussi importants que dans le nord du pays.
En règle générale, la meilleure saison pour visiter l’Inde du Sud s’étend d’octobre à mars. À cette époque, le climat est assez frais et sec, bien qu’en novembre et au début de décembre certaines zones du Tamil Nadu et du Kerala soient énormément arrosées par la mousson du nord-est. Dans les stations balnéaires de Goa, certains équipements (tels que les bungalows de plage) n’ouvrent qu’à la fin du mois d’octobre ; par ailleurs, pendant les semaines qui suivent la mousson (c’est-à-dire en octobre), de forts courants peuvent rendre les baignades dangereuses. Les tarifs des hôtels dans les zones touristiques, comme Goa, le Kerala et les îles situées au large de la côte, atteignent des sommets au moment de Noël et du Nouvel An. Fin-mars, les températures grimpent rapidement dans la majeure partie de la région. En mai, la canicule envahit toute l’Inde du Sud. Les zones montagneuses sont très prisées d’avril à juin, époque à laquelle les habitants fuient les plaines écrasées de chaleur pour rejoindre des zones plus tempérées, en altitude. À l’inverse, les Ghats occidentaux peuvent devenir brumeux et froids en hiver (fin décembre et janvier), et les nuits y sont généralement très fraîches, quel que soit le mois de l’année.
Les îles Andaman et Nicobar connaissent un climat tropical, modéré par des brises de mer, avec des températures atteignant en moyenne 29°C. La plupart des pluies tombent pendant la mousson du sud-ouest (de mai à septembre) et durant les cyclones d’octobre et de novembre. Les îles Laquedives jouissent d’un temps tropical identique. Enfin, les dates de certaines fêtes ou événements d’exception peuvent aussi influencer votre itinéraire.
Les Mille et une facettes de l’In de du sud, (Outre la découverte des sites, l’Inde du Sud offre bien d’autres possibilités) :
- Activités, de la randonnée exténuante à la méditation paisible
- Cours, de la danse classique au yoga
- Fêtes et festivals, des plus déchaînés aux plus sereins
- Achats, des épices colorées aux instruments de musique
- Volontariat, en tant que professeur d’école ou aide-vétérinaire
LIVRES CAPTIVANTS
Les romans offrant une vision de l’Inde abondent. La présente sélection ne reflète qu’une partie de
nos titres préférés.
- La Perte en héritage de Kiran Desai.
- Shantaram de Gregory David Roberts.
- Le Dieu des petits riens d’Arundhati Roy.
- L’Équilibre du monde de Rohinton Mistry.
- Un garçon convenable de Vikram Seth.
Fêtes Enchanteresses
L’Inde du Sud est connue pour ses fêtes, grandes ou petites. Nous vous présentons ici un simple aperçu.
- Trophée Nehru des bateaux-serpents – août ; Alappuzha, Kerala.
- Ganesh Chaturthi – août/sept ; en particulier à Mumbai et à Pune.
- Diwali – oct/nov ; dans tout le pays.
- Fête de Saint-François-Xavier – 3-10 déc ; Velha Goa.
- Festival de musique et de danse carnatiques – déc/jan ; Chennai.
Voyages Fabuleux
Avec ses splendides paysages sillonnés de voies d’eau, l’Inde du Sud donne l’occasion de voyages mémorables. En voici quelques-uns :
- En train, à Udhagamandalam : un train à vapeur miniature offre l’occasion
d’admirer le magnifique paysage de montagne environnant la station climatique - Croisière sur les backwaters d’Alappuzha (Alleppey) à Kollam : naviguer le long du réseau aquatique luxuriant du Kerala fait partie des moments inoubliables d’un voyage en Inde du Sud
- En train, de Mumbai à Goa : la toute nouvelle voie ferrée longe la jolie côte du Konkan
- En bateau, d’île en île dans l’archipel des Andaman : s’allonger sur le pont du ferry et faire le tour des îles vierges de l’archipel tropical des Andaman
- Cyclotourisme à Goa : rallier au rythme tranquille du vélo la charmante Panaji à la pittoresque Velha Goa
Livres à emporter
Le Seigneur de Bombay, de Vikram Chandra , très bon roman policier, emmène son lecteur dans une découverte à moindres risques des facettes les plus interlopes de la Mumbai d’aujourd’hui. De Bombay à Goa, en passant par Madras, vous serez captivé par l’errance dans les profondeurs de l’Inde, entre rêve et cauchemar, du personnage central de Nocturne indien, d’Antonio Tabucchi (10/18, 2004). Ce roman a été couronné par le prix Médicis étranger en 1986.
Publié en 1933, Un barbare en Asie du poète Henri Michaux (Gallimard, 2005) compte parmi les ouvrages classiques de la littérature. Une lecture essentielle, non dépourvue d’humour. Autre ouvrage hautement recommandable, Lueurs de l’Inde d’Octavio Paz (Gallimard, 1997), qui dresse un saisissant portrait de l’Inde passée et présente, mêlant poésie, histoire et art. “L’Inde prive tout visiteur de ses certitudes, de sa souveraineté et de ses repères”, ainsi débute Itinéraire indien, un magnifique récit de Giorgio Manganelli (Le Promeneur, 1994), qui conseille d’arriver en Inde avec un “soi” désarmé pour réussir son voyage.
De sept années passées en Inde, Pascal Bruckner a rapporté un roman luxuriant, Parias (Points Seuil, 1996), où un jeune fonctionnaire parti en mission pour l’Inde se trouve bientôt déchiré entre sa fascination pour ce pays et son incapacité à le comprendre.
Pour une approche moins exogène, on pourra plonger dans la lecture palpitante de L’Équilibre du monde, de Rohinton Mistry (Livre de Poche, 2008). L’auteur canadien, d’origine indienne, inventorie, dans une saga haute en couleur, toute l’Inde contemporaine, ses traditions, ses codes sociaux, ainsi que les grands combats et les infimes victoires qui scandent la vie quotidienne.
Dans un registre plus léger, le roman Vacances indiennes de William Sutcliffe (10/18, 2005) stigmatise avec truculence le conformisme d’une certaine jeunesse en voyage. Il décrit avec finesse le tourisme “ascétique” en Inde.
Le gourou sur la branche, de Kiran Desai (Livre de Poche, 2002), suit les pas d’un moine las et rêveur qui, n’aspirant qu’à se retirer dans un goyavier pour y trouver la paix, se retrouve brusquement courtisé par de nombreux pèlerins en quête de lumière…