Any Questions? Call Us: +91 87000 70126

La légende de Ritigala au Sri Lanka

“C’est ici !”, cria un passager assis au premier rang, après avoir jeté un dernier cou d’oeil à ses plans, alors que le bus s’arrêtait à la station Ritigala. L’homme du premier rang était plutôt âgé, l’image soignée, l’attitude raffinée. Il descendit comme moi à Ritigala. J’observais les quelques livres et plans qui dépassaient de son petit sac-à-dos.

Ritigala est une montagne sacrée qui abrite un site historique datant du 1er siècle av. JC. Les monarques, rois et colons ont tous fait des allées et venus sur cette montagne, mais elle est devenue aujourd’hui le territoire des locaux et des moines, qui s’y baladent en toute simplicité.

C’était un endroit très agréable comparé aux autres visites historiques souvent gâchées par le bruit et les foules de touristes. J’ai été accueilli par un bon nombre de locaux qui souhaitaient m’inviter à déjeuner. Le village entier semblait prendre ses repas ensemble, et m’a ouvert ses portes avec enthousiasme. Alors que j’étais sur le point de partir, j’ai même eu droit à une boisson appelée Orange – qui était de couleur verte…

Mon camarade de bus était occupé à discuter avec quelques habitants. Ce n’était clairement pas sa première visite dans cette montagne mystique située au nord du Sri Lanka.

Après avoir déjeuné et déposé ma valise à l’hôtel, j’ai emprunté la route menant aux ruines. A l’exception de quelques moines, je n’ai croisé absolument personne. J’avais tout mon temps pour explorer la variété de ruines qui s’offraient à moi.

Le meilleur moment a été lorsque je me suis aventuré dans la forêt. J’y ai trouvé de nombreux petits sentiers et des sortes de grands battons de pierres, qui laissaient présager d’intéressantes trouvailles. Au fur et à mesure que je m’avançais à travers les arbres, je trouvais de nouvelles choses telles que des ruines de sites de prière, des grottes mystérieuses et même des petites cavernes dans lesquelles les moines vivaient encore.

Si je n’étais pas forcément impressionné par le site en lui-même, le fait de découvrir les lieux par moi-même et d’être seule sur le site en ont fait une expérience unique.

La nuit s’apprêtait à tomber lorsque je suis rentré à l’hôtel. J’y ai retrouvé mon camarade de bus en train de fumer dans le jardin. Il m’a gentiment proposé de me joindre à lui et ainsi goûter les cigarettes sri lankaises, ce que j’ai accepté avec plaisir.

Il s’est présenté comme étant le Professeur Victor Trevor, me donnant quelques détails sur sa profession. Je l’écoutais à moitié, bien trop occupé à repenser à la première fois que je l’avais vu ce matin, dans le bus. Il a fini par remarquer que j’étais ailleurs, et m’a demandé si j’avais déjà entendu parlé de la plante « Sansevi ».

Sansevi , poursuit-il sans même attendre ma réponse, est une plante thérapeutique qui a le pouvoir d’allonger l’espérance de vie et de guérir chez l’Homme la plupart des maladies. Selon les croyances, Lord Hanuman (dieu-singe hindou), doté de pouvoirs surnaturels, aurait parcouru Ritigala pour passer de l’Inde à Lanka. Le récit mythologique conte effectivement que lorsque Sita, femme du dieu hindou Rama, a été captivée par le roi de Lanka, c’est Hanuman qui est parti à sa recherche. Alors que Rama avait déclenché une guerre pour récupérer sa bien-aimée, son frère blessé dans la bataille risquait de mourir sans l’aide d’une plante miracle dont la description tenait sur un petit morceau de l’Himalaya. Hanuman s’est à nouveau chargé de la mission, emportant avec lui l’échantillon de la chaine de montagne. Alors qu’il était en chemin, le mi-dieu, mi-singe aurait accidentellement fait tomber ce morceau, brisé en trois fragments: Ritigala est aujourd’hui l’un d’entre eux. »

J’ai très vite compris que mon nouveau camarade était en fait à la recherche de cette fameuse plante. Il la cherchait depuis quelques temps déjà.

« La concentration de végétation et de plantes thérapeutiques qui ornent le mini-plateau au sommet de Ritigala marque une réelle différence avec la flore très sèche de ses environs. Prouver l’existence de  Sansevi – surtout après avoir découvert le pont construit à la main liant l’Inde et Lanka – ferait passer le récit mythologique de la légende, au réel !», dit le Professeur en se levant de son fauteuil. Il me souhaita bonne nuit, avant de s’évaporer on ne sait où dans l’hôtel.

Je restais assis là, comme bloqué. J’avais besoin d’un peu de temps pour digérer toutes ces informations.
Je n’ai pas pu dormir cette nuit là, ne pouvant m’empêcher de penser à la légende de Ritigala.

Un océan de saveurs – barefoot café

C’était mon dernier jour à Colombo. Vu que j’avais un train à prendre dans la soirée, j’ai pensé qu’il serait judicieux d’essayer le fameux Barefoot Café – qui m’avait été recommandé par tant de personnes. J’ai quitté l’hôtel, pris la route et fini par arriver devant un très vieil immeuble, surplombé d’une grande cour. Ce jardin dont émanait un parfum de frangipanes était un restaurant à ciel ouvert, entouré de palmiers et, dans un coin : un petit concert de jazz.

Une aura particulière se dégageait de cet endroit, dont l’ambiance était indéniablement différente de la Galle Road sur laquelle il se situait. Un hameau de paix!
Je me suis alors aventuré dans cet oasis, et ai été informé que je n’aurai une table que dans une quinzaine de minutes. Je n’ai jamais été de nature très patiente, donc décidais de jeter un coup d’oeil à la boutique du café. Un magasin atypique, où trouver des superbes cadeaux pour tout son entourage: un étalage unique de tissus multicolores brodés à la main, des livres sur le Sri Lanka, des jouets fait-main, et d’autres cadeaux trônaient sous mes yeux. J’ai pu acheter quelques petites surprises en tentant de n’oublier personnes. Les 15 minutes les plus courtes de ma vie, avant de me retrouver assis à ma table.
La quiche Lorraine faisait partie des trois plats du jour, et je n’ai pas hésité une seule seconde en imaginant son bacon. Pour accompagner le tout, j’ai commandé la fameuse bière de gingembre faite maison. L’attente était un peu longue, ce qui était compréhensible au vu du nombre de clients. J’ai d’ailleurs été impressionné par les serveurs qui étaient en sous-effectif ce soir là, et réussissaient à gérer toutes les tables en respectant chacune des commandes.

Finalement, une énorme part de quiche est arrivée dans une savoureuse crème faite de fromage et de bacon. La première bouché m’a clairement réveillé….
C’était juste un délice!
Le chef cuisinier avait judicieusement ajouté un peu de salade en accompagnement, juste de quoi me faire déculpabiliser de la quiche que je venais d’engloutir.
La bière se mariait à merveille avec le plat, et le jazz joué en direct ajoutait la touche pour faire de ce moment le diner parfait.

Malgré le plat copieux, je ne pouvais pas résister à la tentation du dessert, et commandais la spécialité du chef. Pas de place pour la déception : le serveur est arrivé avec une appétissante assiette qui comprenait une crème brûlée et une tarte aux amandes caramélisée. La crème brûlée faisait partie des meilleures que j’avais pu gouter, avec la petite couche de caramel – celle que l’on fissure avec sa cuillère et qui se mélange à la crème avec perfection… Ce que j’ai vraiment apprécié est que la crème n’était pas trop sucrée, le chef semblant avoir fait le dosage parfait.

La tarte aux amandes caramélisée accompagnée d’une boule de glace pour l’effet chaud-froid, était tout aussi bonne. Même si je ne suis pas un grand fan des amandes, le caramel a su me convaincre.
Ce moment passé au Barefoot Café était la meilleure façon de clôturer mon séjour à Colombo. J’ai pu me poser, me remplir le ventre et apprécié de la bonne musique.

Je pensais en toute honnêteté que le Barefoot Café était juste un de ces lieux en vogue, mais à la seconde où j’ai goûté à mon plat, j’ai juste été envahi par la variété des saveurs. Ce n’est donc pas uniquement un lieu en vogue, mais une valeur sûre pour un diner inoubliable.

C’était l’heure d’aller prendre mon train, mais j’étais déjà convaincue que n’importe laquelle de mes prochaines visites à Colombo sera faite d’une pause au 704 Galle Road, Colombo.

Cuisiner au sonja’s health food restaurant

Un peu hésitant, j’ai frappé à la porte du Sonja’s Healthfood Restaurant. J’avais appelé la veille pour avoir confirmation, mais étais tout de même un peu angoissé en me rappelant que je n’avais absolument aucune expérience dans la cuisine.

Karuna ouvrit la porte. Elle m’accueillit d’un immense sourire et m’invita à rentrer. Trois autres personnes attendaient dans le salon, serrant chacun un petit sac entre leurs mains. Karuna m’en donna un. Les présentations à peine faites, nous nous sommes tous retrouvés dans le marché pour acheter nos ingrédients.
Karuna connaissait le marché Galle (Galle market) comme sa poche. C’était dingue de la voir courir partout et se servir elle-même des ingrédients nécessaires sur des dizaines de stands différents. Pour chacun d’entre eux, elle prenait le temps de négocier avec le vendeur et, croyez-moi, sa simple présence suffisaient à faire descendre les prix de façon miraculeuse. A chaque nouvel arrêt, on avait droit à une petite dégustation ce que l’on était sur le point d’acheter.

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés au marché aux poissons (fish market). A nouveau, Karuna a négocié le poisson le plus frais, au meilleur prix. Pendant toute la durée des courses, elle nous intégrait totalement dans les achats, toujours avec humour. Un moyen de nous mettre à l’aise avant le début des vrais cours de cuisine. On avait l’impression de tous se connaître depuis un long moment.

Je me sentais comme un chef cuisiner, debout à côté de Karuna, qui plus soit-il dans sa propre cuisine. Elle était clairement la Maîtresse de la cuisine Sri Lankaise. Nous avions 5 curry plus un dessert affichés au menu. Elle nous a fait écrire les recettes avant de débuter. Karuna était un peu le guide de la cuisine. Elle nous a expliqué en détails l’utilité de chacun des ingrédients, en précisant pourquoi les remplacer n’était pas conseillé.
Elle était vraiment comme une mathématicienne, expliquant les différents arômes qui se dégageait de chaque élément, quelle quantité de chacun d’entre eux devait être ajoutée au plat.

Tous ses calculs se sont révélés exacts, puisque le plat fini était juste succulent. On s’est tous assis à la table – même Karuna ! – pour apprécier le repas.

Cet endroit est LE point de mon voyage que je tenais à mettre en avant. J’ai aimé la façon dont on a parlé pendant des heures en finissant le repas, puis en aidant Karuna à faire la vaisselle. C’était une nouvelle expérience pendant laquelle je me suis vraiment senti comme à la maison.

Les cours de cuisine de Karuna sont quelque chose à vivre en tout point. Que vous aimiez la cuisine sri lankaise, ou tout simplement cuisiner en général, cette expérience est celle à ne pas manquer !

Koluu sait-il cuisiner ? le meilleur chef cuisinier du Sri Lanka

Les amateurs de gastronomie ayant déjà voyagé au Sri Lanka ont forcément entendu parler du Chef Koluu. Le chef Koluu est connu comme étant le Grand Prêtre de la cuisine sri lankaise. J’ai souvent entendu des personnes débattre à son sujet, pointant du doigt son côté people et le considérant comme un chef parmi tant d’autres.

Pour ma dernière nuit à Colombo, je me suis donc rendu au Lemon Lounge and Bar pour obtenir une réponse à la mystique question culinaire du Sri Lanka: Le chef Koluu sait-il cuisiner ?
Le Lemon est un restaurant à ciel ouvert, disposé sur un toit, qui offre une vue spectaculaire sur la capitale. C’était un mercredi, et l’endroit était plutôt plein comparé aux autres restaurants branchés de Colombo qui semblent souffrir d’une sorte d’apocalypse post-week-end toute la semaine.

J’ai été un peu déçue par le menu, qui mélangeait plats traditionnels à spécialités étrangères. J’ai l’intime conviction que les restaurants devraient se focaliser sur une seule culture culinaire. Mais l’on sait tous que le goût du plat qui arrivera sur notre table est finalement tout ce qui compte !
Après quelques minutes à décrypter le menu, j’ai finalement choisi le Fish Ambul Thiyal (Sour fish Curry), accompagné d’un verre de vin blanc. Le Fish Ambul Thiyal fait partie des différentes variétés de curry que l’on peut trouver au Sri Lanka.

Alors que j’attendais sagement assis à ma table, je me sentais comme un critique culinaire, prêt à noter le chef Koluu en fonction du contenu de mon assiette, m’imaginant déjà écrire cet article. Surtout, j’allais mettre fin à la fameuse interrogation: le chef Koluu sait-il cuisiner ?
Le dîner était excellent : cuit à point, savoureux, épicé juste comme il faut. Ce serait un euphémisme de dire que ce repas a tué mes préjugés sur la cuisine gastronomique…

Cette expérience culinaire m’a bouleversé jusqu’au plus profond de moi-même. C’était pour ainsi dire un dîner extraordinaire, et je tenais sincèrement à remercier le Chef. Le restaurant étant trop plein, le chef Koluu ne pouvait pas me rencontrer. J’ai donc simplement payé l’addition, et quitté le lieu. J’espérais tant rencontrer le talentueux cuisiner en personne, mais ce n’était pas une défaite puisque je savais que je retournerai très prochainement au Lemon, ne serait-ce que par l’appel du ventre.

Pour conclure, et tant que le débat existe, le chef Koluu n’est selon moi ni plus ni moins que le meilleur chef cuisiner du Sri Lanka.

Les éléphants libres de Kegalle

Tim m’avait tant parlé de Manika que, pendant toute la durée de mon séjour à Kandy, je ne pouvais m’empêcher de penser à elle. J’allais finalement la rencontrer demain…
Je n’ai pas dormi de la nuit, avec des milliers de questions en tête. Manika m’appréciera-t-elle? Sera-t-elle comme je l’ai imaginée?

J’ai sauté dans le taxi dès le lendemain matin, en route vers Kegalle. Sur le trajets, j’admirais les paysages défilant sous mes yeux.

A peine arrivé à destination, j’ai eu l’honneur d’être invité à prendre le thé par une superbe famille locale.

Je ne pouvais m’empêcher de scruter chaque coin du quartier à la recherche de Manika. Mon regard a du parler de lui-même, puisque mes hôtes ont rangé rapidement mes valises dans ma chambre avant de m’amener à la rencontre de Manika.

Puissante, grande, avec une longue trompe. Oui, une trompe….

Manika était ce magnifique éléphant, qui faisait partie de l’incroyable Elephant Freedom Project de Kegalle. C’était l’heure de sa balade du matin. Nishan (notre adorable guide), Mahoot et moi avons décidé de l’accompagner dans sa marche en montagnes aux abords du village. Nisha en a profité pour nous raconter tous les détails du projet et répondre à nos centaines d’interrogations. Je n’étais pas le dernier à l’inonder de mes questions.

C’était la première fois que je voyais Manika tenue par une chaîne, mais c’était pour des raisons de sécurité. Les locaux le savaient donc n’avaient aucun problème à l’idée que Manika soit en laisse. Vu que les chaines étaient uniquement placées autour de son cou, cela n’avait pas l’air de la déranger.

La balade, plutôt longue, a duré presque 3 heures. J’étais épuisé par la longue marche, et repartais déjà vers ma chambre d’hôte où je commençais à cuisiner un super repas sri lankais en compagnie de ma nouvelle famille. Je regrette de ne pas avoir noté la recette, tant le plat était bon. Je ne pensais pas être capable de cuisiner un tel repas (merci à Mrs Anand pour l’apprentissage) !

Une fois nos ventres remplis, nous avons joué un petit moment aux cartes avant de quitter la maison pour la visite d’une école locale. Je m’y suis fait plein d’amis, à qui j’ai donné quelques leçons de photographie et ai appris moi-même à tisser des feuilles de palmier pour faire un toit.

J’ai été forcé de laisser mes nouveaux petits amis, car il était temps pour moi d’aller visiter le temple bouddhiste du quartier, avant de filer à l’usine de papier confectionné à partir de bouse d’éléphant.
J’ai déjà fait tellement de visites lors desquelles j’avais l’habitude d’être entouré de locaux qui ne prennent pas un réel plaisir à discuter avec toi, et dont le but principal est de te pousser à dépenser de l’argent. Cette expérience a été radicalement différente.

De retour des visites, c’était l’heure du bain de Manika. J’ai pu la laver avec l’aide de Mahoot, qui semble connaître Manika comme s’il l’avait faite… Ce Mahoot était officiellement responsable de Manika, mais ressentais en outre une réelle affection pour elle.

Aucun bullhook (crochet parfois utilisé pour le dressage des éléphants) n’a été utilisé lors de mon temps passé avec Manika. L’animal appréciait pleinement sa liberté et était bien traitée. Elle n’avait pas été dressée pour faire une quelconque performance devant les touristes, et il était strictement interdit (à juste titre) de monter sur son dos.

J’ai du faire mes au-revoir à Manika car il était temps de prendre le chemin du retour. Je lui ai promis de revenir la voir très vite. Je porte toujours les merveilleux souvenirs qu’elle a laissés dans mon cœur. Gandhi a dit : « On connaît la valeur et la grandeur d’une nation à la façon dont celle-ci traite ses animaux ». Après avoir été témoin des actions des incroyables personnes du Elephant Freedom Project, je ne peux que confirmer les dires de Gandhi.
Je ne vois aucun point négatif à cette expérience, à l’exception peut-être de la difficulté que j’ai eu à laisser Manika et les habitants du village derrière moi.

De Kandy à Ella en train

Il était 7h du matin.. Les magasins étaient encore fermées, et les rues presque désertes. La prière qui commence à l’aube venait de se terminer, et l’on pouvait voir les moines rentrer en masse dans le fameux Tooth Temple. Je passais devant eux, confortablement installé dans mon tuk-tuk qui traversait les rues de Kandy à toute allure.

Mon train partait à 8h20 pour Ella. Lorsque je suis arrivé à la gare, le comptoir des billets – pass encore ouvert, était englouti par une interminable queue.
J’avais déjà réservé ma place le jour de mon arrivée à Kandy, et me suis donc directement dirigé vers les quais.
La gare à elle toute seule valait le détour. J’avais l’impression d’être assis sur des fauteuils d’un petit cinéma de quartier… L’architecture donnait réellement la sensation d’avoir fait un retour quelques époques en arrière. Le chef de gare est finalement arrivé avec une énorme cloche, qu’il a fait sonner pour annoncer le départ du prochain train.

Je me suis vite retrouvé devant mon siège, en première classe, J’ai à peine eu le temps de déposer ma valise dans la consigne prévue à cet effet: la cloche se fit entendre pendant que notre train s’éloignait.
Les passagers ont tous ouvert les fenêtres pour réduire l’effet glacial de la climatisation. Non seulement on respirait l’air frais des montagnes, mais c’était surtout pour moi l’occasion de sortir mon appareil photos. Je suis resté debout à une des portes ouvertes du train, un peu secoué. Je pouvais observer les gens marchant sur les rails pour éviter les sentiers cahoteux.

Le voyage a été long et paisible, et m’a fait découvrir de nouveaux paysage. Les nuances de vert qui défilaient sous mes yeux étaient magnifiques, avec une variété de plantes impressionnante, de toutes les couleurs…
Des champs de fleurs de toute taille scintillaient au soleil avant de disparaître dans l’ombre, alors qu’à la fenêtre du train défilaient des montagnes, des formations rocheuses, des forêts et des milliers d’hectares de plantations de thé.
Assis sur mon siège, je n’osais pas cligner un oeil par peur de rater un des détails du paysage.

Cela a pris environ 6 heures pour arriver à Ella. Ce voyage en train a été épique, le meilleur de ma vie. Il m’a rapproché du Sri Lanka que j’ai pu découvrir autrement. J’ai tout simplement eu l’impression d’être tombé amoureux de ce pays… Plus que jamais.

La cabane abritant un trésor

Le monde est souvent cruel avec les petits talents, les petites créations et, les petits endroits. Petit a besoin d’amis.

La semaine dernière, j’ai expérimenté quelque chose de petit, qui a laissé en moi un très grand impact. On m’a souvent demandé quel était mon endroit préféré à Colombo. J’ai enfin trouvé ma réponse. Ce n’est pas la randonnée Galle Face Green ou la plage de Mount Lavinia, ni même le Barefoot Café ou le Lemon Lounge & Bar, mais Bollywood. Bollywood est un petit magasin de DVD qui fait à peu près la taille d’un large escalator.

C’était mon deuxième jour à Colombo et je flânais dans les quartiers autour de Kollupitiya (Colpetty) lorsque mon regard s’est arrêté sur cette vieille boutique de DVD, devant laquelle il y avait un immense étalage de livres. Juste à côté de cette boutique, un vieil homme vendait des ramboutans. Cette image était si marginale par rapport à ce que l’on voit habituellement dans les rues de Colombo, qu’il était pratiquement impossible de la manquer. C’est ce fruit, le ramboutan, qui a guidé mes pas vers Bollywood. Alors que je ne bougeais plus de là, bien trop occupé à déguster ce fameux fruit qui ressemble beaucoup aux cerises, j’ai fini par remarquer tous les DVD qui s’entassaient dans cette minuscule boutique. C’était surprenant, voire choquant. Il y avait tellement de DVD store dans les centres commerciaux de Colombo, mais la palette de choix qu’ils offraient n’était en aucun cas comparable à la tonne de DVD qui se trouvait dans cette toute petite boutique.

Bollywood offrait un large choix de Hitchcock, Fellini, Kurosawa, Bergman, Kubrick et de la plupart des légendes du cinéma pour moins de 200 lkr. Sur la petite table disposée à l’extérieur s’entassaient des livres d’occasion à un prix adorable. Impossible de résister à cet endroit !

A peine entré dans le store, j’ai été chaleureusement accueilli par le petit monsieur qui tenait la caisse. Cet homme était une encyclopédie vivante du cinéma !

Il avait vu absolument tous les films qu’il vendait et a su me conseiller plusieurs films accordement à mes attentes. On pouvait voir dans le plus profond de ses yeux la passion qu’il avait pour ces films. J’ai finalement acheté cinq DVD, tous d’un genre différent.

Je suis allé deux fois au Bollywood en l’espace d’une semaine. Ce si petit magasin de DVD m’a à la fois consolé, éduqué et diverti. Cela m’a fait prendre conscience que, perdus dans les tourbillons de la grandeur, on manquait souvent l’essentiel caché dans les moyennes ou petites choses de la vie. Vous ne savez jamais à quel point elles peuvent être belles et pleines de sens.

Bollywood était vraiment une petite cabane abritant un riche trésor.

5 choses que vous ne savez pas sur le Sri Lanka

Ce qu’il y a de mieux lorsque l’on visite un pays, c’est bien d’expérimenter des choses nouvelles. Même après avoir lu tout ce qui existe sur votre destination et vous être renseigné à son propos, vous ne pourrez échapper à la découverte de quelque chose d’inconnu une fois que vous serez sur place. C’est exactement ce qui m’est arrivé quand j’ai mis les pieds au Sri Lanka pour la première fois. J’avais fait beaucoup de recherches mais le pays a su me surprendre.
Sans plus vous faire attendre, je vous livre les 5 choses que vous ne savez pas sur le Sri Lanka.

  1. LES HÔTELS PEUVENT ÊTRE AUTRE CHOSE QUE DES HÔTELS
    Partout au Sri Lanka, il est très courant de trouver le mot hotel avant ou après celui d’un restaurant. Au début, c’était troublant et il m’arrivait de prendre un restaurant pour un hôtel, ou inversement. J’ai finalement mené ma mini-enquête: hotel est en fait considéré comme un mot tendance dans la nomination d’un restaurant. Pour cause: à l’époque, les bons restaurants du pays n’étaient que ceux des hôtels. Le mot en lui-même attirait donc beaucoup de clients. C’est devenu si normal que l’anecdote a disparu des mémoires pendant que le mot, lui, persiste dans le temps.
  2. VOUS POUVEZ ÊTRE ARRÊTÉ À CAUSE D’UN TATOUAGE
    Vous avez bien lu ! Un touriste a été expulsé du Sri Lanka car il avait un tatouage de Bouddha (du moins quelque chose qui y ressemblait fortement). Si vous avez un tatouage qui pourrait heurter la sensibilité des sri lankais, pensez à le dissimuler lorsque vous sortez dans un espace public.
  3. PORTER DES CHOSES COURTES À PROXIMITÉ D’UN TEMPLE EST UN MANQUE DE RESPECT
    Dans le cas où vous auriez prévu de visiter un temple, soyez sur de ne pas vous habiller court. Cela est considéré comme un manque de respect. Dans certains cas, vous serez même interdit d’accès au temple. Enfin, gardez à l’esprit de toujours retirer vos chaussures avant de franchir l’entrée.
  4. FAIRE NON DE LA TÊTE VEUT DIRE… OUI !
    Celui-ci est un peu plus long à intégrer. J’ai été dans tellement de situations où les gens bougeait leur tête de gauche à droite  : une façon de dire non pour la majorité des occidentaux. Au Sri Lanka (mais aussi en Bulgarie), c’est en fait un moyen d’exprimer le « oui »…
  5. IL EST POSSIBLE DE VISITER LES PROVINCES DU NORD
    Avant que je ne me rendre au Sri Lanka, j’avais lu sur internet que les provinces du nord étaient interdites aux étrangers. Ce sont en fait les territoires où ont eu lieu la plupart des batailles pendant la guerre civile. Heureusement, l’information était fausse : il est tout à fait possible de voyager dans les provinces nordiques du Sri Lanka. Il faut juste avoir demandé, au préalable, une permission au Ministère de la Défense. Je l’ai compris uniquement sur place, et il m’a été plutôt facile de l’obtenir.

Observation des baleines à Mirissa

“Un monde sans dauphins et baleines n’a plus rien d’un monde » – Ric O’Barry

La nuit était en train de tomber lorsque je suis arrivé à mon hôtel de Mirissa. Je m’étais rendu dans cette ville avec un but précis: immortaliser le plus gros mammifère du monde grâce à mon appareil photo. C’était la saison des baleines et des dauphins, qui migrent d’un endroit du monde à l’autre en passant par les océans du Sri Lanka.
Cachalots, baleines bleues, gobicéphales se déplacent en large groupe de 50 à 100 baleines, parfois dans moins de 30 mètres d’eau, avec une énorme concentration dans le récif de Mirissa. Les baleines sont souvent accompagnés de grands groupes de dauphins.

Mirissa est une sorte d’observatoire naturel de baleines. De nombreux touristes font le choix d’une balade en mer pour aller à la recherche du gros animal marin, mais les gros bateaux, très bruyants, font fuir les baleines. J’ai donc pour ma part cherché un petit bateau qui accepterait de m’amener à la recherche de l’animal. Je résistais à la tentation d’en choisir un grand, nettement plus beau. Il était environ 10h lorsque j’ai trouvé le bateau parfait, The Water Horse : il était petit et équipé d’un sondeur pour faciliter la recherche.

Le capitaine a accepté de m’amener en mer, bien que son petit navire était à la base un bateau de pêche. Il a négocié un prix un peu plus élevé que les prix habituels, que j’ai payé avec plaisir.

Le lendemain matin, à 5h, je me retrouvais sur mon bateau, face à un océan sans fin.

La brise matinale, de paire avec le bruit de la mer ont suffi à motiver le photographe qui sommeille en moi. Je me suis alors installé sur le pont du bateau pour préparer tranquillement mon appareil photo et mon trépied. Le soleil était en train de se lever : une vue à couper le souffle !

Il était presque 5h30 lorsque le capitaine a jeté l’encre, avant de descendre sur le pont avec le petit-déjeuner et les boissons. J’étais pour ma part bien trop occupé à photographier les dauphins qui semblaient escorter notre bateau depuis que nous avions quitté le port.

Les baleines doivent quant à elle revenir toutes les 15 minutes à la surface pour s’oxygéner. Elles commencent par cracher de l’eau qui s’élève parfois jusqu’à 3 mètres de hauteur. Il ne m’a pas fallu longtemps avant d’apercevoir un filet d’eau émaner de la surface. Je sentais mes mains trembloter, plein d’émotion à l’idée que j’étais sur le point de voir le plus gros mammifère du monde.

Personne sur le bateau ne pouvait s’imaginer ce qui allait suivre. La baleine, au lieu de simplement revenir à la surface pou respirer puis replonger dans les eaux, a sauté plusieurs mètres au dessus de l’eau. C’est arrivé si vite que je n’ai même pas eu le temps d’immortaliser le moment.

Il est quasiment impossible de décrire les émotions ainsi que les images qui étaient sous mes yeux. J’entends par là que, évidemment, j’ai déjà vu des baleines plusieurs fois à télévision ou en photo, mais le fait d’être si proche de ces impressionnants animaux étaient une expérience naturellement différence. Le paradis !
J’ai aujourd’hui compris que ce n’est ni un endroit, ni un sentiment que l’on doit chercher. Cela n’a rien à voir avec le lieu dans lequel on se rend. Tout se joue sur les émotions, à ce moment précis de votre vie, que vous ressentez en vivant une expérience si dingue… une vue spectaculaire qui vous fera oublier les angoisses du quotidien.

Ce moment va peut-être disparaître à jamais, mais j’aurais eu la chance d ‘avoir pu les observer . Je repensais à ces baleines qui, cinq fois consécutives, m’ont laissé capturer leur image pour ramener un petit bout d’elles avec moi, dans ma boite à souvenirs.

Le fruit du singe : un remède contre la chaleur

Il n’est pas possible d’aborder de la culture culinaire sri-lankaise sans parler du fruit du singe. Le fruit du singe, typique de l’Asie du Sud-Est, fait presque la taille d’un coco. Il a une peau aussi dure qu’une coquille (un peu râpeuse) et à quelques détails prêt le goût du formage Bleu. Je suis capable de détecter sa présence à des kilomètres à la ronde… La chair du fruit est une sorte de pâte marron, plus ou moins similaire à celle du tamarin.

Le fruit du singe peut se manger directement après avoir été épluché, mais il est plus courant de le déguster dans un épais smoothie, connu sous le nom de Wood Apple Juice. Le fruit est alors mixé avec du sucre et de l’eau, avant d’être métamorphosé en texture crémeuse. Le Wood Apple Juice a un goût sucré unique. Pensez à glisser dans d’une conversation avec un sri lankais que vous aimez le fruit du singe, et il vous amènera certainement faire la tournée de tous les restaurants locaux qui servent différentes variances du Wood Apple Juice.

J’ai tant entendu parlé du fruit du signe (elephant apple ou monkey apple), que je me suis empressé vers le marché le plus proche pour en acheter quelques un avant de rentrer chez les amis qui m’hébergeaient à Colombo. Ces fruits ressemblaient en fait à des petits melons, avec une peau très dure. J’ai bien tenté d’en éplucher un à la main… En vain. J’ai abandonné et mis le fruit entre les mains de mon ami pour qu’il se charge de ce qui se révélait être une véritable mission. A ma grande surprise, il l’a frappé contre le sol jusqu’à ce qu’il s’ouvre. La pièce a été rapidement envahie d’une odeur mélangeant arômes de banane, mangue, miel et menthe poivrée. L’odeur était vraiment forte. J’ai immédiatement compris pourquoi certaines personnes refusaient de goûter ce fruit.

Le fruit du singe est plutôt acide (surtout les plus petits), d’où l’habitude des sri lankais d’en faire un smoothie sucré. Il ne me reste plus qu’à apprendre la recette…

Le jus était juste délicieux ; des arômes exotiques, sucrés, le tout rafraichissant, un peu comme une limonade. C’est selon moi la boisson fraîche idéale l’été, mais mon ami m’expliquait que le Wood Apple Juice était plutôt bu chaud – sauf dans la recette avec du lait de coco. Le lait de coco permet d’obtenir une texture crémeuse et d’augmenter les saveurs.

J’ai adoré les deux versions – avec ou sans lait de coco, sans cacher ma préférence pour la version fraîche, à siroter un soir d’été.

Bhoutan : Un Royaume Captivant

Prix ​​de départ: €1,780.00

Duración: 11 jours/10 nuits

Voir plus
bhutan Trip
bhutan-tour