Destination Inde du Sud
Telle une gigantesque pointe plongeant dans l’océan Indien, la péninsule méridionale représente le coeur de l’hindouisme du Sous-Continent. Ses paysages sont en tous points différents des montagnes enclavées et des déserts écrasés du soleil de l’Inde du Nord.
Des milliers de kilomètres de rivage bordent des plaines fertiles et des collines ondulantes, la double mousson leur conférant une beauté luxuriante. C’est l’Inde de ceux qui aiment la vie balnéaire des plages de Goa ; des vieux temples hindous du Tamil Nadu et du Karnataka ; des jungles urbaines de Mumbai (Bombay) et de Bengaluru (Bangalore) ; des canaux ourlés de palmiers et rafraîchis par la brise de la province tropicale du Kerala ; des treks fabuleux à la découverte de la nature ; des cultures aborigènes et rurales préservées de l’Andhra Pradesh.
En matière de minorités ethniques, de fêtes, de traditions et de paysages, l’Inde du Sud témoigne d’une diversité spectaculaire, offrant au voyageur un vivant kaléidoscope de plaisirs visuels et d’activités. Citons aussi la cuisine délicieuse, avec des spécialités comme les idli rebondis (gâteaux de riz) et les dosa (grandes galettes croustillantes), sans oublier les plats du monde entier servis dans les grandes métropoles et les centres touristiques.
Le sport national – le cricket – est une véritable obsession pour les Indiens, tout comme les dernières extravagances de Bollywood. Dans les médias, seule la politique (nationale, régionale ou locale) tient la dragée haute aux loisirs. Les discussions remontent régulièrement aux oreilles de la classe dirigeante, à Delhi, où sont prises toutes les décisions qui s’appliqueront à l’ensemble du pays. Les classes moyennes et aisées s’intéressent également de près à l’actualité internationale. L’économie, l’une des plus florissantes au monde depuis une dizaine d’années, est aussi souvent à l’ordre du jour. Mais malgré une croissance annuelle qui avoisine les 9%, une grande partie de la population (qui totalise plus d’un milliard d’habitants) vit toujours dans la misère. Le gouvernement a beau s’employer à répartir les richesses, le fossé entre les plus aisés et les plus pauvres n’a jamais semblé aussi important. Et la pauvreté pourrait encore augmenter si la fertilité du peuple indien continue de devancer la croissance économique du pays.
Depuis des décennies, la surpopulation du sous-continent est source de nombreux dilemmes, à commencer par l’importante demande en infrastructures. Pour les experts, le plus grave reste à venir : il ne s’agirait que d’une question de temps avant que ne naissent d’interminables conflits locaux pour l’accès aux ressources de base, sans parler du système de santé déjà saturé. Les analystes prévoient également qu’un nombre croissant d’enfants issus de milieux pauvres seront déscolarisés afin d’aider leur famille à compléter leurs revenus.
Environnement, changement climatique, déforestation, pollution, industrialisation galopante et tourisme durable sont des sujets âprement discutés par tous les États de l’Inde. Les questions politiques sont tout aussi cruciales pour le gouvernement fédéral, notamment lorsqu’il s’agit de gérer les conflits régionaux comme au Cachemire, une région que se disputent violemment l’Inde et le Pakistan depuis la Partition en 1947. Si le contexte avait, ces dernières années, donné la part belle à l’apaisement et au dialogue entre Delhi et Islamabad, la tension est remontée d’un cran après que des attentats terroristes eurent frappé Mumbai en novembre 2008.
Sur le plan des technologies, la situation de l’Inde est bien plus encourageante : les régions du sud, et notamment les villes de Bangalore, Mumbai, Pune, Hyderabad et Chennai, sont l’objet d’un intérêt mondial. L’industrie informatique bourgeonnante a joué un rôle crucial dans le développement de l’économie de l’Inde du Sud – et de l’ensemble du pays. Les analystes prévoient un futur florissant malgré la crise internationale.
L’industrie touristique s’est également largement développée en Inde du Sud. L’affluence touristique a alimenté les caisses des États et permit la création de nombreux emplois dans les secteurs concernés (notamment l’hôtellerie). Le patrimoine culturel, à l’image des danses et musiques locales, en a également bénéficié. D’après les chiffres du gouvernement, 5,37 millions de touristes se sont rendus en Inde en 2008, soit 5,7% de plus que l’année précédente. Le tourisme médical est l’une des branches les plus lucratives du secteur (les soins sont pratiqués ici à des coûts bien inférieurs à ceux des pays occidentaux) et devrait avoir rapporté jusqu’à 2 milliards de dollars d’ici à 2012 . En parallèle, les spas et autres centres de soins ayurvédiques se développent, particulièrement dans les centres touristiques du Sud, à Goa ou Kerala.
L’Inde du Sud permet de voyager à un rythme agréablement serein, car la plupart des sites sont d’un accès facile et les plages ne se trouvent jamais bien loin. Partout où vous irez, vous connaîtrez une explosion des sens que chacun vit d’une manière très personnelle. Pour apprécier l’expérience, il suffit juste de se laisser aller à l’inconnu, car l’âme de la région réside dans son mystère.