Les éléphants libres de Kegalle
Tim m’avait tant parlé de Manika que, pendant toute la durée de mon séjour à Kandy, je ne pouvais m’empêcher de penser à elle. J’allais finalement la rencontrer demain…
Je n’ai pas dormi de la nuit, avec des milliers de questions en tête. Manika m’appréciera-t-elle? Sera-t-elle comme je l’ai imaginée?
J’ai sauté dans le taxi dès le lendemain matin, en route vers Kegalle. Sur le trajets, j’admirais les paysages défilant sous mes yeux.
A peine arrivé à destination, j’ai eu l’honneur d’être invité à prendre le thé par une superbe famille locale.
Je ne pouvais m’empêcher de scruter chaque coin du quartier à la recherche de Manika. Mon regard a du parler de lui-même, puisque mes hôtes ont rangé rapidement mes valises dans ma chambre avant de m’amener à la rencontre de Manika.
Puissante, grande, avec une longue trompe. Oui, une trompe….
Manika était ce magnifique éléphant, qui faisait partie de l’incroyable Elephant Freedom Project de Kegalle. C’était l’heure de sa balade du matin. Nishan (notre adorable guide), Mahoot et moi avons décidé de l’accompagner dans sa marche en montagnes aux abords du village. Nisha en a profité pour nous raconter tous les détails du projet et répondre à nos centaines d’interrogations. Je n’étais pas le dernier à l’inonder de mes questions.
C’était la première fois que je voyais Manika tenue par une chaîne, mais c’était pour des raisons de sécurité. Les locaux le savaient donc n’avaient aucun problème à l’idée que Manika soit en laisse. Vu que les chaines étaient uniquement placées autour de son cou, cela n’avait pas l’air de la déranger.
La balade, plutôt longue, a duré presque 3 heures. J’étais épuisé par la longue marche, et repartais déjà vers ma chambre d’hôte où je commençais à cuisiner un super repas sri lankais en compagnie de ma nouvelle famille. Je regrette de ne pas avoir noté la recette, tant le plat était bon. Je ne pensais pas être capable de cuisiner un tel repas (merci à Mrs Anand pour l’apprentissage) !
Une fois nos ventres remplis, nous avons joué un petit moment aux cartes avant de quitter la maison pour la visite d’une école locale. Je m’y suis fait plein d’amis, à qui j’ai donné quelques leçons de photographie et ai appris moi-même à tisser des feuilles de palmier pour faire un toit.
J’ai été forcé de laisser mes nouveaux petits amis, car il était temps pour moi d’aller visiter le temple bouddhiste du quartier, avant de filer à l’usine de papier confectionné à partir de bouse d’éléphant.
J’ai déjà fait tellement de visites lors desquelles j’avais l’habitude d’être entouré de locaux qui ne prennent pas un réel plaisir à discuter avec toi, et dont le but principal est de te pousser à dépenser de l’argent. Cette expérience a été radicalement différente.
De retour des visites, c’était l’heure du bain de Manika. J’ai pu la laver avec l’aide de Mahoot, qui semble connaître Manika comme s’il l’avait faite… Ce Mahoot était officiellement responsable de Manika, mais ressentais en outre une réelle affection pour elle.
Aucun bullhook (crochet parfois utilisé pour le dressage des éléphants) n’a été utilisé lors de mon temps passé avec Manika. L’animal appréciait pleinement sa liberté et était bien traitée. Elle n’avait pas été dressée pour faire une quelconque performance devant les touristes, et il était strictement interdit (à juste titre) de monter sur son dos.
J’ai du faire mes au-revoir à Manika car il était temps de prendre le chemin du retour. Je lui ai promis de revenir la voir très vite. Je porte toujours les merveilleux souvenirs qu’elle a laissés dans mon cœur. Gandhi a dit : « On connaît la valeur et la grandeur d’une nation à la façon dont celle-ci traite ses animaux ». Après avoir été témoin des actions des incroyables personnes du Elephant Freedom Project, je ne peux que confirmer les dires de Gandhi.
Je ne vois aucun point négatif à cette expérience, à l’exception peut-être de la difficulté que j’ai eu à laisser Manika et les habitants du village derrière moi.