Mise en route – Voyage au Nepal
Peu de pays se prêtent aussi bien au tourisme indépendant que le Népal. On peut se présenter à la frontière ou à l’aéroport de Katmandou, obtenir un visa et un permis TIMS pour le trekking, et être dans l’Himalaya en quelques jours seulement. Il y a cependant tellement de choses à voir et à faire qu’il est bon de se livrer à quelques préparatifs avant de partir, ne serait-ce que parce que les retards, les annulations et les obstacles imprévus font partie de la vie quotidienne au Népal. Après une décennie de guerre civile, les choses reviennent enfin à la normale et le tourisme connaît un remarquable essor. Lors de la dernière mise à jour de ce guide, de nombreux lodges avaient du mal à attirer les clients. Aujourd’hui, ce sont les voyageurs qui rencontrent des difficultés pour trouver des lits…
Quand partir
En gros, le Népal connaît deux saisons : la saison sèche, d’octobre à mai, et la saison humide (mousson), de juin septembre. L’automne (de septembre à novembre) et le printemps (de mars à mai) offrent des températures agréables en journée, un ciel dégagé permettant d’admirer les montagnes et un temps idéal pour faire du trekking, du rafting ou simplement explorer la vallée de Katmandou. Pour plus d’informations sur la période propice au trekking, reportez-vous. Octobre et novembre sont les mois idéaux pour le tourisme. Juste après la mousson, la campagne est luxuriante, l’air, vif et limpide, et les vues sur l’Himalaya, nettes et dégagées. Il peut cependant être difficile de trouver une place sur les vols internationaux et intérieurs, et les hébergements affichent rapidement complet, ce qui est particulièrement agaçant quand on a confié ses bagages à son hôtel pour partir en randonnée. Pensez absolument à réserver ! N’oubliez pas non plus qu’en octobre, la fête annuelle de Dasain paralyse tout le pays. Début décembre, l’hiver commence à se faire sentir et la plupart des randonneurs renoncent aux sentiers de haute altitude. Rejoindre le camp de base de l’Everest demande alors beaucoup d’endurance et le trek du tour des Annapurnas est souvent bloqué par la neige au Thorung La.
Même dans la vallée de Katmandou, il fait parfois très froid quand le soir tombe, et le brouillard du matin peut chambouler les horaires des avions. En décembre, les touristes commencent à déserter la capitale comme des oiseaux migrateurs en partance pour les cieux plus cléments de l’Inde ou de la Thaïlande. C’est cependant le moment idéal pour profiter dans le calmedes parcs nationaux du Teraï. Le printemps, de mars à mai, est la seconde période la plus agréable. Le temps se radoucit à l’approche de la mousson et les sentiers de trek sont moins encombrés qu’en automne, même si la couverture nuageuse vient parfois amoindrir la visibilité. C’est le moment d’admirer les superbes rhododendrons aux couleurs vives du Népal.
Mai et début juin sont à éviter en raison de l’approche de la mousson. Une humidité et une chaleur pénibles règnent dans le Teraï et la vallée de Katmandou, avec des températures dépassant 30°C. La mousson semble planer comme une menace dans le ciel. En raison de son altitude moins élevée, Pokhara connaît un climat plus doux et plus plaisant que Katmandou en hiver, mais plus chaud avant la mousson et plus humide pendant cette dernière.
De mi-juin à septembre, la mousson s’abat sur le pays, faisant fuir pratiquement tous les touristes. Le rafting devient dangereux, les sentiers se transforment en champs de boue, les inondations et les glissements de terrain coupent les routes, les parcs nationaux ferment, les montagnes disparaissent derrière les nuages et les sangsues sortent en force. Si vous êtes en quête de paysages montagneux, partez plutôt pour le Tibet ou le Ladakh, en Inde. D’un autre côté, il y a moins de voyageurs pour gâcher le calme et la tranquillité des lieux et de nombreuses fêtes hautes en couleur ont lieu en août et septembre.
Ne partez pas sans…
- Un masque antipollution, indispensable à Katmandou si vous envisagez de louer une moto ou un vélo.
- Des bouchons d’oreille pour les déplacements en avion à turbopropulseur et en bus, et au cas où votre hôtel ferait face à une discothèque…
- Un stick labial avec écran solaire : si vous faites du trekking, vos lèvres gerceront en quelques minutes sous l’effet du vent et du soleil.
- Des chaussures de marche – les acheter au Népal est le plus sûr moyen d’avoir des ampoules. n Un imperméable et un parapluie solide pour les trombes d’eau de la mousson ou les averses soudaines.
- Un bon cadenas pour fermer votre chambre d’hôtel et les casiers mis à disposition dans les temples et musées, et pour accrocher vos bagages dans le bus.
- Une lampe de poche pour les coupures de courant et les envies pressantes la nuit en randonnée.
- Du répulsif contre les insectes dans le Teraï (et de l’huile contre les sangsues en période de mousson).
- Un maillot de bain pour le rafting, le kayak, le canyoning, le bain des éléphants, sans oublier la baignade !
- Une bouteille d’eau réutilisable et des tablettes d’iode pour purifier votre eau, économiser de l’argent et protéger l’environnement.
le pays est-il sûr ?
Comparé aux pays occidentaux, le Népal est incroyablement bon marché, même si les prix commencent à augmenter à mesure que l’économie se redresse après les difficiles années de la “guerre du peuple”. Le prix des voyages en bus est dérisoire et vous trouverez presque partout des hébergements qui ne vous coûteront même pas le prix d’un café chez vous. Les restaurants sont également très peu chers, sauf à Katmandou où les établissements pour touristes tendent à s’aligner sur les tarifs occidentaux.
Si vous faites du trekking, la nourriture constituera votre plus grosse dépense. Peu de lodges facturent plus de 200 Rs la nuit, mais le dîner et le petit-déjeuner peuvent facilement dépasser 1 000 Rs, surtout si vous commandez de l’alcool. Les guides et les porteurs ont également augmenté leurs tarifs, après des campagnes menées par les maoïstes pour inciter les habitants des zones rurales à se faire correctement rémunérer. Cela permet de réparer une longue injustice, mais signifie aussi que les treks coûtent plus cher qu’autrefois.
À titre indicatif, en choisissant les hébergements les moins chers et en adoptant le régime alimentaire népalais (du daal bhaat deux fois par jour), on peut vivre avec 5 à 10 $US par jour, mais il ne reste alors plus grand-chose pour payer les droits d’entrée dans les parcs nationaux et les sites historiques. Si vous faites un trekking, comptez entre 7 et 12 $US par jour si vous voyagez sans porteurs et sans guides et logez dans les “maisons de thé”, mais 15 $US si vous avez envie de vous offrir une bière avec votre dîner. Pour les treks organisés, le budget à prévoir dépend du nombre d’accompagnateurs, de la destination et du niveau de luxe souhaité ; prévoyez au moins 25 $US par jour.
Si vous mangez dans des restaurants pour touristes, logez dans des hôtels plus confortables, visitez les musées et les sites historiques et prenez un taxi de temps en temps, votre séjour vous coûtera entre 15 et 20 $US par jour. Pour un hôtel de catégorie moyenne, des déplacements en bus touristique ou en taxi et des activités organisées comme le rafting, le trekking en groupe ou le parachutisme, comptez de 40 à 60 $US. Dans les centres touristiques comme Katmandou ou Pokhara, l’argent semblera vous filer entre les doigts tant les tentations sont nombreuses : ajoutez 30% à votre budget normal. Inversement, les occasions d’achat sont rares dans les montagnes : vos seules dépenses seront l’hébergement, les repas et une tasse de thé de temps à autre.
Pendant l’insurrection maoïste, beaucoup d’hôtels offraient de grosses remises, mais cette pratique est beaucoup moins répandue aujourd’hui. Si on peut souvent négocier une réduction pour un séjour de plusieurs jours, les établissements sont moins enclins à accorder des ristournes significatives à présent que les touristes reviennent en masse. Il est plus facile d’obtenir une réduction en basse saison, de décembre à janvier et de juin à septembre.
Lors d’un trek, on peut convaincre les lodges de baisser le prix de la chambre en acceptant de prendre ses repas sur place. La plupart des hôtels et des restaurants de catégorie moyenne et supérieure ajoutent 13% de TVA et 10% de service aux tarifs affichés. De ce fait, le pourboire devient beaucoup moins courant.