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Un voyage en Inde – De Delhi à Dharamsala

La finalité ultime de notre voyage était d’aller dans des écoles tibétaines proches de Dharamsala rencontrer des enfants « sponsorisés » et s’enquérir d’autres enfants et aussi d’adultes en besoin de l’être.

Ce ne fut pas l’aspect le moins intéressant du voyage pour moi dont les intentions étaient au départ étrangères à cette entreprise. Même si j’ai été plus spectatrice qu’agent dans ce travail patient et méthodique, ces rencontres m’ont beaucoup apporté et constituent l’aspect le plus vivant et le plus mémorable du voyage.

Tout d’abord, TCV, Tibetan Children’s Villages et non pas « Schools » : effectivement tous les enfants y sont pensionnaires par la force des choses, à savoir leur exil ou au mieux l’éloignement géographique de leur famille. (On trouvera un reflet de cette situation au début du célèbre film La Coupe, qui se passe dans un école de ce type : un petit est amené clandestinement par un passeur à l’occasion d’un voyage commercial entre le Tibet et l’Inde; le petit conserve comme un trésor la montre que sa mère lui a confiée).

La plupart de ces enfants, parfois tout petits, ont fui au péril de leur vie un Tibet martyrisé, occupé par une puissance qui n’a de cesse aujourd’hui plus que jamais de soumettre par la force et les tortures tout un peuple et de détruire une culture, dont tout ce que j’avais et ai pu voir, entendre, lire, me la présente comme une des plus authentiques et des plus pacifiques au monde. La préoccupation première du Dalaï-lama lorsqu’il fut lui aussi réduit à fuir son pays et demander l’asile politique à l’Inde, volontiers accordé par Nehru qui avait envisagé de reconnaître l’indépendance du « Pays des Lions de Neige », fut de créer des écoles, des institutions qui permettraient à la culture et à la langue tibétaines de survivre en attendant peut-être un jour de revenir au Tibet.

C’est par les enfants qu’elle survivra. Le « Village » qui est divisé en « homes » est peu ou prou par l’esprit l’équivalent des Villages d’Enfants en France où des petits orphelins sont recueillis et élevés par des « mères » volontaires, dans le souci de maintenir ensemble les familles et de les intégrer dans de plus vastes « fratries » morales. Nos visites se déroulent immanquablement suivant un protocole d’accueil et de travail. Nous sommes accueillis par les autorités scolaires qui nous passent au cou une « kata » (écharpe) blanche, conviées à un thé au lait et mises au courant de la situation générale pendant qu’on va rassembler les enfants.

Denise prend un à un ses dossiers, un à un les enfants qui y figurent sont présentés et répondent à ses questions ; ils sont photographiés par Denise tandis que Delphine prend note du numéro de la photo pour mettre à jour le dossier à l’intention du parrain ou de la marraine restés en France. Les autorités scolaires ensuite vont proposer et justifier de nouveaux parrainages.

Souvent, avant de se mettre au travail, nous sommes invitées à visiter l’école, l’internat, la bibliothèque, les cours de récréation… Nous assistons au repas, à la récréation ou au travail de classe des enfants. Je retracerai ici trois épisodes qui résument en fait quatre ou cinq écoles différentes.

La Crèche : Sous la pluie battante et la grêle, nous nous rendons à la crèche ; une trentaine de joyeux bambins, curieux, accourent, veulent se faire prendre dans les bras, jouer. On les photographie au flash, ils veulent tous y passer et après l’éclair artificiel ils se précipitent en riant pour se voir en couleur sur le tout petit écran. Ils jouent, sans agressivité. Pendant tout ce temps qui est pour moi amusement, Denise mène son questionnement à partir de ses dossiers. A cinq heures, les enfants courent se laver les mains et reviennent s’asseoir gentiment le long des murs. On amène une grande marmite pleine d’une appétissante soupe rouge épaisse, nourrissante, une grande panière de gros morceaux de pain et des assiettes en métal.

Servis l’un après l’autre, ils mangent tranquillement, plus ou moins vite ; certains saucent soigneusement leur bol avec leur pain ; peu redemandent une portion. Ils ramènent au centre de la pièce leur gamelle vide bien récurée, et leur bavoir. Un petit doit être aidé pour finir son plat. Un autre est très lent, mange à peine, à l’écart, replié sur lui-même : il vient d’arriver, nous explique-t-on, amené en cachette par des passeurs, encore tout plein de la famille qu’il a laissée au Tibet.

Nos visites d’autres établissements ont été moins perturbées par le climat et se sont déroulées sans pluie ni grand vent : j’ai donc pu voir les sites et y errer pendant que mes compagnes remplissaient leur tâche. Ces établissements sont spacieux et, à l’écart des agglomérations, disposent de vastes espaces ouverts et verts. Dans chaque cour, toujours un stupa et je me plaisais à en faire le tour à plusieurs reprises moins par confiance dans le destin que pour dire silencieusement ma solidarité avec cette culture et ceux qui la défendent.

A l’entrée de ces établissements, comme programme d’enseignement et de vie, une grande banderole ou une pancarte, avec cette devise stupéfiante pour un esprit occidental postmoderne : « Others before Self » (Les Autres avant Soi ») – ou en variante : « Others First ». (Les Autres d’abord »). (« La meilleure manière de vous trouver est de vous perdre au service des autres », disait aussi Gandhi, cité ailleurs.)  Visite au collège de Gobalpur : un bâtiment neuf dans un vaste terrain. Il compte près de 2000 élèves ; garçons et filles toujours ; un des voeux du gouvernement en exil est de traiter filles et garçons à égalité. Les Tibétaines sont d’ailleurs très émancipées et en exil se regroupent en associations revendicatives de leurs droits.

Nous visitons les chambres des filles – deux par pièce bien rangée avec un minimum de mobilier. Puis la bibliothèque, vaste pièce largement éclairée avec des étagères étiquetées : Chimie, Physique, Mathématiques, Indian, Foreign Litérature… Sur ces derniers rayons toute la collection des classiques anglais (c’est-à-dire les poètes romantiques et les grands romanciers) en « Puffin Classics ».

Sur la planche du haut, plusieurs volumes de Harry Potter qui à leur allure avachie semblent être fréquemment empruntés. Sur des présentoirs, des revues générales, scientifiques, géographiques : Time magazine, National Geographic… Plusieurs enfants assis autour de petites tables sont plongés dans leur lecture. Dans deux petites salles attenantes se trouvent une cinquantaine d’ ordinateurs –: une salle est réservée à l’apprentissage de la technique ; une autre aux jeux auxquels pendant leurs loisirs les élèves peuvent se livrer moyennant une somme très modique. Sur les murs ou au plafond, des devises en écriture fantaisie : « Books like clean hands » (les livres aiment les mains propres) ; “Fun in Reading” (plaisir de la lecture) ; « Learn tidiness” .(apprenez à être ordonnés); ailleurs, dans les espaces collectifs : “If you think you can succeed you will” ; “The aim of teaching is not knowledge but action” ; The aim is not to do different things, but to do things differently” ; “Shape the future of life” ; “Come to learn, go to serve” (Venez pour apprendre, repartez pour servir) ; “The basic structure of human society needs a sense of responsability based on love and compassion” ; “Each of us must learn to think not just for himself or herself but for the benefit of all” ; “Cultivating a close and heartfelt feeling makes the mind at ease” : ce sont les paroles mêmes du Dalaï-lama.

Je visite le parc attenant à la cour ; des corbeilles métalliques portent l’indication : « Use me » – toute une pédagogie de la persuasion… Des gamins s’affairent en riant autour d’un nid de larves de fourmis sur le sol qu’ils entourent de petits cailloux pour éviter qu’on ne le piétine. On leur a appris à respecter la vie. L’entraînement à la non-violence se poursuit jusque dans la nourriture: « Be a vegetarian » conseille un panneau qui reprend l’enseignement du Dalaïlama.

Nous passons deux jours à Chauntra, Tous les soirs nous étions invitées par des anciens « protégés » qui se disputaient le plaisir de nous recevoir. Nous avons assisté au grand rassemblement des enfants dans la grande cour devant le drapeau tibétain avec son « Lion des Neiges », le matin anniversaire du grand soulèvement meurtrier contre l’occupation chinoise. Nous avons vu une délégation des enfants partir en car vers le chef-lieu où se déroulait la manifestation pacifique.

Indépendantes et libres d’aller et venir dans l’école, nous avons passé toute une matinée à errer isolément ou ensemble à travers les différents bâtiments rassemblés sur ce vaste espace ; salles de classe avec des effectifs modestes ; infirmerie – deux ou trois malades aux pommettes enfiévrées, tandis qu’une matrone soigne un doigt amoché ; dentisterie avec l’appareillage adéquat.

Nous avons l’occasion d’assister à une classe ; les groupes réduits, entre vingt et trente par salle. Les adolescents se lèvent à l’entrée du maître, se lèvent après avoir levé le doigt pour répondre aux questions qui permettent de juger si l’enseignement à été compris et assimilé ; il porte pour l’occasion sur la structure des éléments en chimie.

Le professeur de physique chimie, dont nous suivons attentivement les démonstrations pédagogiques, fut l’un des jeunes enfants parrainé il y a plus de quinze ans par Fanchon, qui l’a aidé non seulement financièrement à poursuivre ses études dans ce lieu où il enseigne désormais, mais aussi par des conseils jusque dans le domaine affectif, mère adoptive lointaine de l’enfant puis adolescent puis adulte qui n’a jamais revu ses parents restés au Tibet.

Nous avons suivi sa classe ; nous serons reçus dans son foyer, modeste, mais qui dispose de deux pièces dans un appartement loué par l’école. Sa femme travaille aussi ; à deux salaires on peut vivre, certes modestement, explique-t-il sans regret d’une situation économiquement plus brillante à laquelle il aurait pu aspirer ; il est fier de servir dans l’école qui a fait de lui un homme équilibré et indépendant dans sa tête et son coeur. Aujourd’hui il n’est plus « assisté » mais immensément reconnaissant de ce F. a fait pour lui ; il le dit devant nous à ses élèves qui se lèvent et applaudissent.

Fanchon rencontre ici même son nouveau protégé, un étudiant qui se prépare à devenir professeur dans ce même établissement et s’occupe pour l’instant des enfants handicapés. Des handicapés mentaux légers sont confiés à une équipe qui s’efforce de les réinsérer dans le circuit scolaire normal ; pour l’heure, on leur apprend patiemment à articuler certains sons.

Comment se déroulent les études et quels débouchés par la suite ? Je pose bien sûr la question. Il m’est répondu que, mis à part la pratique et étude du tibétain, les élèves suivent le même curriculum que dans un établissement indien et présentent en fin de course le même examen final, identique pour toute l’Inde ; les copies sont centralisées par Delhi sur le modèle britannique de l’ « external exam ».

Ils pourront selon leurs résultats ou suivant un choix personnels s’orienter vers une formation universitaire ou se diriger vers un artisanat très développé et apprécié ; plusieurs « anciens » choisissent de revenir travailler dans leur école. Mais, complète le directeur – et il insiste sur ce point – le souci majeur des responsables est de former des caractères, des personnalités équilibrées selon les principes éthiques affichés et mis en pratique sur place ; les responsables apprennent aux enfants à se sentir membres pléniers et responsables d’un « home » différent d’un simple « house ». Nous pénétrons dans l’un des « homes » où vivent les enfants en dehors des classes.

Sur un panneau, des affichettes : Home is the most important of all basic needs of a person. A person needs a house to get shelter and protection from all the social elements and national calamities. A house is a building constructed of bricks, stones and cement but is changed into a home with a touch of feelings, emotions, love cooperation and social sympathy. A home fulfills one’s basic instincts as well as satisfies psychological, emotional needs.»

Affiché sur le même panneau : Celebrate the rights of the child
All children have the same rights and are of equal worth
Every child has the right to have his or her basic basic needs fulfilled
Every child has the right to protection from abuse and exploitation
Every child has the right to express his or her opinions and to be respected
Value makes the Man
V for valour, have the courage to stand up to your opinions
A fot adjustment to family, friends and situation
L for love, the greatest gift to give and receive
U for Unity of thought, word and action
E Exploiting your God-gifted talents
S service to others

Plus surprenant, suit, en anglais : « Donnez-moi de bonnes mères et vous aurez une bonne nation » signé Napoléon.

Dans ces « homes » les enfants dorment, prennent leurs repas, travaillent à la cuisine et au ménage, veillent à le maintenir propre ; apprennent à être responsables ; par exemple, pour leur jour de congé hebdomadaire ils décident de vendre le produit excédentaire de leur savoir-faire culinaire (assisté!) au marché local où une petite délégation aura préalablement fait emplette des ingrédients nécessaires à la composition de leurs plats ; on en profite pour leur faire dessiner les fruits et les légumes dont ils auront besoin et discuter de leurs qualités ; l’argent ainsi récolté servira à de prochains achats.

A quelques centaines de mètres de l’école, sur un terrain encore vague s’élève un magnifique Institut de Philosophie bouddhiste en briques rouges où logent de nombreux moines. J’aurais aimé visiter leur bibliothèque, mais le mercredi, c’est vacances, seul le temple est ouvert et les jeunes moines comme tout bon potache sont partis marcher jusqu’à l’agglomération voisine ; on les voit rentrer par petits groupes en fin d’après midi.

Nous, vieil Occident, avons exporté nos valeurs matérialistes en même temps que nos sciences et nos savoir-faire sur toute la planète et aujourd’hui essoufflés, entrés en décadence, nous doutons de nous-mêmes, de nos valeurs et de la vie. Le drame est que d’autres cultures ancestrales se sont laissées contaminer par ces valeurs qui précipitent notre décadence ; à commencer par le défi insensé de vouloir transformer le monde. L’exemple tibétain (et semble-t-il indien) d’enfants auxquels on épargne les affres d’arriver à tout prix en écrasant les autres met cruellement en relief l’erreur fatale de l’individualisme forcené qui détruit chez nous (et aussi au Japon, peut-être en Chine) l’équilibre entre les individus et de la collectivité.

Les civilisations sont mortelles. L’Europe à la Renaissance a pris le relais d’un Proche Orient en partie arabe plus civilisé et il n’y aura rien de catastrophique à ce que d’autres parties du monde prennent la relève de notre Modernité. Mais, avec quelles autres finalités culturelles?

Voyage en Inde et au Majestic Visitez Mumbai

Aux États-Unis, New York est connu sous le nom «ville qui ne dort jamais». Son homologue en Inde est Mumbai. L’Inde est parmi les destinations touristiques préférées à l’heure actuelle. Malgré les petits ennuis qui surviennent dans les rues de l’Inde, les touristes aiment toujours se rendre dans ce pays magnifique et séduisant. Peut-être en raison de son passé glorieux ou peut-être de ses sites touristiques pittoresques … L’Inde est un endroit que vous ne devriez pas manquer de visiter. Si vous voyagez en Inde, visitez la ville de Mumbai.

Mumbai est un centre commercial très important en Inde. Jusqu’à présent, c’est la plus grande région métropolitaine et elle est densément peuplée. La Star Machine soi-disant du pays se trouve à Mumbai, Bollywood. Cette Star machine est en mesure de trouver avec les images animées plus que ce que Hollywood peut produire. L’industrie du divertissement en Inde est en plein essor et sa popularité dans le monde entier ne cesse d’augmenter. Le cinéma indien a certainement contribué au contexte culturel et économique du pays.

La région métropolitaine est située dans la zone côtière. Près de la moitié de la cargaison de la mer de l’Inde et le trafic est pris en compte dans ce port de mer. Il y a plusieurs années, Mumbai était un archipel de 7 îles. Chemin du retour dans le dix-neuvième siècle, l’archipel a été fusionné. Les caractéristiques géographiques de Mumbai sont diverses et si vous visitez cette ville à tout moment de l’année, vous ferez l’expérience d’un climat tropical.

La culture de Mumbai est le reflet de nombreuses influences culturelles. La ville célèbre à la fois les festivals de l’Est et l’Ouest. Ces festivals sont très attendus par les touristes et il faut donc savoir quand ils sont célébrés. Cela représente l’unité malgré les différences au sein de la ville. L’Inde est un pays avec différentes religions et croyances, mais, l’ensemble du pays reste calme et très accueillant pour les touristes.

Sites du patrimoine sont également situés à Mumbai, qui comprend les Grottes d’Elephanta et Chatrapati Shivaji. Lorsque vous êtes déjà en Inde, vérifiez auprès de votre agence de voyages ou le guide touristique si vous pouvez visiter les sites parce que cela pourrait être votre seule chance de visiter l’endroit.

La ville a été seulement appeleé Mumbai en 1995, mais avant cela, les résidents locaux l’appelait Bombay. La ville est une plaque tournante pour l’industrie manufacturière, le transport et le commerce. Le nom de Mumbai vient du nom d’une déesse hindoue connue sous le nom Mumba ou Parvati.

Pendant que vous êtes à Mumbai, vous devriez également voir la passerelle de l’Inde. C’est une structure que les voyageurs de la mer voient en premier quand ils arrivent au port. Il y a aussi des monuments de la ville comme le style gothique présidence Secrétariat, l’Université Hall et Tour, la Tour de l’Horloge de Rajabai, et la Haute Cour. Si vous êtes à la recherche d’un château dans cette ville, vous devriez aller à la Horniman Circle. Vous pouvez trouver le château dans le centre de la zone fort.

Il y a encore beaucoup de choses à voir à Mumbai en dehors de celles mentionnées ci-dessus. Votre guide touristique peut vous faire visiter la ville de Mumbai. Si vous voulez, avant de se rendre en Inde, vous devriez déjà effectuer une recherche sur Mumbai et choisir les emplacements spécifiques que vous souhaitez visiter.

Si vous ne restez pas longtemps en Inde ou à Mumbai, assurez-vous de visiter les sites touristiques les plus populaires afin que votre voyage ne soit pas gaspillé. Vous pouvez même prendre des photos si vous le souhaitez afin de montrer à vos amis et à votre famille à quel point le pays est merveilleux. Planifiez votre voyage en Inde et visitez Mumbai alors que vous avez la chance.

Spiti : la vallée secrète

Isolée au nord de l’Inde, à la frontière du Tibet, la haute vallée du Spiti est longtemps restée fermée aux étrangers.
Pour rejoindre en hiver ce grand désert blanc et rugueux, il faut remonter les gorges de la Sutlej par une route vertigineuse, qu’empruntaient jadis caravaniers et explorateurs. Rallier le Spiti durant l’hiver s’avère une aventure. Encastrée entre les cimes enneigées de l’Himalaya, au nord de l’Himachal Pradesh, cette vallée désertique qui s’étire le long de la rivière Spiti, à plus de 3000 m d’altitude, n’est alors accessible que par la route du Kinnaur.

Et quelle route ! Fréquemment coupée par les avalanches et les éboulements, la National Highway n°22, ancienne Hindustan-Tibet Road, est l’un des itinéraires les plus impressionnants de l’Himalaya. Cette piste mythique, qu’utilisaient jadis les caravanes de la soie entre l’Inde et le Turkestan chinois, permit à de nombreux explorateurs tels Sven Hedin, Marco Pallis ou Giuseppe Tucci, de rejoindre le Toit du monde, et servit aussi de cadre au fameux roman d’espionnage de Kipling, Kim.

Pas peu fiers de marcher sur les pas de ces illustres aventuriers, nous voilà donc tournicotant sur les lacets de cette « autoroute » rarement goudronnée et remplie de nids de poule. De Shimla, nous traversons d’abord des forêts de cèdres jusqu’à l’ancienne cité princière de Rampur.

La Sutlej apparaît alors, que l’on entend rouler et gronder dans les gorges. Descendue des hauts plateaux tibétains, elle fertilise de ses limons la vallée du Kinnaur. Autour de Saharan, où nous passons la nuit, s’étagent à flanc de collines des vergers regorgeant de pommiers et d’abricotiers.

Au-delà, la route suit de près de cours tumultueux de la rivière. En été, ses crues violentes emportent souvent des ponts et tronçons de chaussée. Des familles de Biharis ou de Népalais travaillent à leur réfection, dormant sous de petits abris de fortune dressés au bord de la route. Notre jeep traverse une série de passages défoncés, glissant sur les éboulis, sautant sur les rocs, tanguant dans les virages.

Le lendemain, après une seconde étape à Kalpa, nous arrivons au poste de contrôle de Jangi, où il nous faut présenter nos laissez-passer. La zone qui s’étend jusqu’à l’entrée du Spiti est en effet placée sous l’étroite surveillance de l’armée indienne, en raison de sa proximité avec le Tibet.

La route progresse maintenant dans un défilé étroit, suivant une brèche taillée à même les parois verticales. Au fond de cette cluse abrupte, les eaux turquoise de la rivière Spiti confluent dans un tourbillon avec les flots bruns de la Sutlej. Paysage hallucinant de roches et de glace, au sein duquel nous enchaînons les virages en épingle au bord d’un vertigineux précipice. Des camions, des bus et de longs convois militaires surgissent à chaque tournant. L’étroitesse du passage impose des man?uvres qui font frémir de peur.

Nous serrons les poings, pas vraiment rassurés. Le passage du dernier col près de Nako, à 3 900 m d’altitude, véritable bourbier fouetté par un vent glacial, se fait en première, à 10 km à l’heure.

Aussi est-ce avec soulagement que, les fesses meurtries et le dos fourbu, nous arrivons enfin dans la vallée promise du Spiti. Vallée promise ? La dépression lunaire qui s’étend sous nos yeux n’a rien d’un Shangri-La enchanteur : aride et inhospitalière, elle égrène ses montagnes rugueuses et dénudées, ses paysages désolés de rocaille brune entachée de coulures ocre.

Des torrents de graviers semblent avoir ravagé ses versants couverts de roches pulvérisées, hérissés de pitons aux formes fantastiques et encerclés de sommets prodigieux. Au milieu de cette immensité neigeuse émergent, ici et là, quelques villages ceinturés d’une frêle barrière de saules et de peupliers, lesquels fournissent, avec la bouse de yak, l’unique combustible pour cuisiner et se chauffer.

Sensation d’être passé dans un autre monde, situé au-delà des pluies de mousson, mais aussi de la culture indienne. Ici s’ouvre une nouvelle galaxie mentale, celle du bouddhisme tibétain, symbolisé par les chortens (stupas), les mane (murs de pierres gravées de mantras), les drapeaux de prières et les imposants monastères.

Aux cours des XXe et XIe siècles, le Spiti, alors contrôlé par le royaume tibétain de Guge, s’est enrichi de nombreux monastères. Ornés de fresques d’une rare finesse, ils composent un véritable musée de l’art bouddhiste du Moyen Âge. Le plus vénérable d’entre eux, Tabo, fondé en 996, est aujourd’hui classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Ceinturé d’un mur en boue séchée, il étale ses bâtiments couleur de sable au creux de la vallée, au milieu d’un petit bourg presque désert qui, n’était la température, pourrait faire songer à ces villages fantômes du Nouveau-Mexique.

Vêtu de sa robe couleur lie-de-vin, un moine nonchalant nous conduit jusqu’au sacro-saint, le Tsug Lakhang, grand hall au centre duquel trône la statue à quatre faces du bouddha Vairocana. Fixées sur les murs, une trentaine de statues l’entourent, assises sur des lotus et couronnées de nimbes, dont les couleurs luisent dans la pénombre. Spectacle d’une stupéfiante beauté, qui justifie le surnom d’ »Ajanta de l’Himalaya » donné au temple, par référence aux célèbres grottes de l’Inde du Sud.

Le plus grand monastère de la vallée, Ki, perche lui sur un spectaculaire piton rocheux, à 4 116 m d’altitude, à l’aplomb d’un village formé d’un grumeau de maisons blanches. Erigé voici mille ans, cette forteresse placée en vigie sur la vallée conserve une précieuse collection de thangkas sacrés. Son labyrinthe de salles, de couloirs et d’escaliers sert de retraite à quelque 200 moines de l’ordre réformé des Gelugpa (les « bonnets jaunes »), dirigé par le Dalaï Lama.

Que ce dernier ait choisi Ki pour célébrer, en l’an 2000, la grande cérémonie tantrique de Kalachakra, à laquelle assistèrent 15 000 pèlerins du monde entier, donne une idée de l’importance du lieu. Pour l’heure, un calme olympien règne sur l’ermitage.

Les drapeaux de prière qui claquent au vent, les cris percants des aigles tournoyant dans le ciel et le bêlement des agneaux qui vagabondent en contrebas sont les seuls bruits qui nous proviennent du monde extérieur. Dans les cuisines moyenâgeuses au sous-sol, des lamas préparent le repas. Non loin, dans une salle d’étude, un petit groupe studieux récite des sutras. Litanie des psaumes, cliquetis des rosaires et bourdonnement des moulins à prière : il fait bon goûter la paix qui imprègne ce refuge.

De la terrasse, nous restons un moment à contempler, malgré le froid mordant, la vue grandiose sur la vallée, au fond de laquelle se niche Kaza, la capitale. Grosse bourgade administrative de 1 500 habitants, Kaza étire ses ternes maisons en parpaings le long de la grand-route. Depuis l’ouverture du Spiti aux étrangers, en 1992, guesthouses et restaurants y ont bourgeonné comme des champignons.

Mais en hiver, leurs portes sont closes. Dans la rue du bazar, où veillent quelques échoppes, des gamins aux joues écorchées profitent de la neige fraîche. Ils ont improvisé une luge avec l’armature métallique d’une vieille chaise, et dévalent la pente en riant aux éclats. Avec son allure de ville surgie de nulle part, Kaza n’a pas le charme des villages traditionnels du Spiti, tel Kyber, le plus haut lieu habité du monde (4 205 m), où nous dormons dans la solide bâtisse de briques et de boue chaulée d’une famille, partageant notre chambre avec les rats qui galopent dans les combles.

Comme dans la plupart des maisons, la cour sert d’enclos pour les moutons, yaks et dzos (croisement de yak et de vache), tandis que sur le toit-terrasse, où sont stockées les provisions hivernales, les habitants profitent du soleil la journée pour se laver ou tisser. Malgré les rudesses du climat (jusqu’à – 40 °C en janvier), seule la pièce principale, qui sert de cuisine, est chauffée par un antique poêle. Assis sur des paillasses aux tapis élimés, nous observons notre hôtesse qui confectionne des chiapatis, son visage parcheminé fendu d’un large sourire.

La simplicité des Spitiens n’a d’égale que leur hospitalité. Bouddhistes pieux, attachés à leurs traditions, ces montagnards ont appris à vivre dans des conditions pénibles. « Pendant des siècles, le Spiti, placé sous la lointaine suzeraineté du Ladakh, a vécu en autarcie, coupé du monde, analyse Sonam Angdui Tsering, dit « Nono », le chef de la famille royale du Spiti. La difficulté à passer l’hiver avec de maigres réserves, la rareté des ressources, ne permettaient la survie d’une population qu’en nombre limité.

C’est pourquoi les Spitiens avaient instauré le système de la primogéniture, qui limitait la démographie. Seul l’aîné de la famille héritait des terres et prenait une épouse, les cadets partaient au monastère ou devenaient les serviteurs de la maison. »

Le rattachement du Spiti à l’Inde, en 1941, a bouleversé ce système. Classé « zone tribale », le Spiti bénéficie à fond des investissements publics afin de rattraper son retard. La vie s’est améliorée (hôpitaux, écoles) et la population a doublé depuis les années 50. Désormais, tous les villages ont un accès routier et l’électricité. L’alimentation elle-même a changé : à la tsampa tibétaine, bouillie d’orge grillé, s’est subsitué le riz aux lentilles, plat typique de la plaine indienne.

« Dans chaque village, un bureau public distribue des rations alimentaires aux habitants. Aux Etats-Unis, des gens peuvent mourir de faim, mais pas chez nous ! », fait valoir Pretam La Negi, le préfet de la région. « Le Spiti bénéficie d’infrastructures modernes, mais il est resté figé dans une mentalité médiévale. L’alcool fait des ravages chez les hommes, et la situation des femmes, corvéables à merci, demeure arriérée », tempère Dikit Doker, la s?ur de Nono, qui a mis sur pied, près de Kaza, un centre associatif pour l’éducation des paysannes.

Isolé au milieu des montagnes, le Spiti est en effet resté un conservatoire de traditions tibétaines archaïques, disparues ailleurs. Illustration la plus frappante : les buchans de la vallée de la Pin (affluent de la Spiti), une étrange troupe de lamas saltimbanques dont l’origine remonte à la fin du XIVe siècle. En hiver, ces ménestrels donnent des spectacles de village en village.

Nous les croisons à Lhalung, perché à 3800 m d’altitude, dans la vallée de Lingti. Habillés de toges et de brocarts, le visage poudré de blanc, les buchans se livrent à une longue séance d’édification religieuse, puis enchaînent des parodies burlesques devant un public qui se convulse de rire. Vient ensuite le clou de la représentation, la cérémonie de la fracture de la pierre.

Un buchan en transe, joues percées par des aiguilles, danse avec un sabre sur lequel, à intervalles réguliers, il se balance en équilibre, la pointe appuyée contre son estomac. Les esprits surnaturels qui l’habitent sont censés le protéger. Puis il s’allonge au sol, et une énorme pierre est posée sur son ventre, qu’un assistant fracture d’un coup sec à l’aide d’un caillou.

Le rituel, qui vise à soumettre les esprits maléfiques, traduit la persistance des croyances chamanistes que l’on trouvait jadis au Tibet avant l’introduction du bouddhisme.

Guide pratique- Spiti, un voyage initiatique.

A l’orée des hauts plateaux du Tibet, le Spiti, ou « pays du milieu », est une vallée cachée dans un repli de l’Himalaya, à l’écart des chemins du progrès. Ce sanctuaire du bouddhisme tantrique, interdit aux touristes jusqu’en 1992, reste encore peu fréquenté. En hiver, vous serez presque seul à explorer villages et monastères de ce grandiose désert blanc.

En été, d’inoubliables trekkings s’offrent aux aventuriers. Légende carte : La vallée du Spiti s’étire sur 150 km de long, au nord de l’Himachal Pradesh et au sud du Ladakh. Le col de Kunzum La (4551 m) permet l’accès, de juin à octobre, depuis le Lahaul et Manali.

La seule route ouverte en hiver est celle du Kinnaur au sud, qui remonte la vallée de la Sutlej.

Y ARRIVER

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Sur place De Delhi, rejoindre Shimla (en train, via Kalpa) ou Manali (bus direct de nuit). De Manali à Kaza, via le Lahaul et le col de Kunzum-La, une journée en bus, mais passage possible uniquement en été. De Shimla à Tabo via le Kinnaur, trois jours en bus (deux jours avec jeep et chauffeur, en roulant bien), avec nuits à Saharan et Kalpa. L’itinéraire par le Kinnaur requiert un laisser-passer (Inner Line Permit). Valable 7 jours, il est délivré dans la journée au District Magistrates’ Office de Shimla, de Rekong Peo et de Kaza. Prévoir 3 photos d’identité, photocopies du passeport et du visa indien.

BONNES PISTES

Les monastères. Le Spiti compte de nombreuses gompas qui furent fondées entre les XIe et XIIe siècles, ou entre les XVe et XVIe s. Ces lamasseries abritent des fresques d’un raffinement exquis, qui font de la vallée un véritable musée de l’art bouddhiste tibébain d’époque médiévale.

La plupart des monastères sont juchés sur des éminences escarpées, si bien qu’ils ont l’allure de villages fortifiés. On ne manquera pas les monastères de Tabo et de Ki où l’on observera, à l’aide d’une torche électrique, les innombrables bouddhas, bodhisatavas et autres divinités protectrices minutieusement tracés sur les murs.

Il faudra visiter aussi l’impressionnant monastère de Dhankar, suspendu en équilibre précaire au flanc d’une falaise et qui évoque, vu de loin, un essaim d’abeilles avec ses alvéoles. Le monastère de Lalung, dans la vallée de Lingti, contient aussi de splendides peintures murales et statues.

Les villages. Perdus au sein de vastes étendues rocailleuses et arides, ces modestes hameaux cernés de leurs lopins de verdure font l’effet d’oasis irréelles. On y croise des hommes, femmes, enfants et vieillards d’une gentilesse désarmante, qui vous saluent d’un tonitruant « Joolee ! » (bonjour), souligné d’un sourire éclatant. En été, tout ce petit monde s’occupe à moissonner l’orge, le blé et le sarrasin. Les villages Lalung, Demul et Kyber sont parmi les plus attachantset peuvent être reliés facilement à pied.

A DECOUVRIR

La vallée de la Pin. Adjacente à celle du Spiti, elle forme un monde à part, l’un des coins les plus sauvages et les plus isolés de l’Himalaya indien.

C’est aussi un parc national où vivent l’ibex et le rare léopard des neiges. Elle a pour particularité d’abriter des monastères rattachés à l’ordre non réformé des Nyingmapa, qui perpétuent l’enseignement du grand maître indien Padmasambhava, lequel implanta le bouddhisme tantrique au Tibet au VIIIe siècle. Un superbe trek permet de rallier en cinq jours la vallée de la Pin depuis Kullu en passant par Manikaran et la Pin Parbati Pass.

Le Kinnaur. En remontant la romantique mais cahotique National Higway n°22 entre Shimla et le Spiti, profitez-en pour musarder à travers de l’une des plus riches et plus belles régions de l’Himachal Pradesh. Ses bucoliques villages en pentes et ses champs en terrasse, où l’on cultive pommes, abricots et noix en abondance, y composent un paysage de rêve. Le bouddhisme et l’hindouisme s’y côtoient harmonieusement, comme en témoigne le merveilleux temple de Bhimkali à Sarahan. Faites un détour par la vertigineuse vallée de Sangla jusqu’au village de Chitkul où se dressent de pittoresques maisons de pierre et de bois.

Manger à Chandni Chowk, Delhi

Après avoir parcouru les centres commerciaux de Delhi, Chandni Chowk est une expérience en tous points différente. Les petits marchands et la foule dans les rues vous demandent beaucoup d’énergie ! Mais ce n’est pas une raison pour manquer ce célèbre marché aux stands indénombrables. J’ai flâné une journée entière dans cet endroit avec l’un de mes amis. A la fin de la journée, mon appareil était plein d’images et de souvenirs magnifiques.

Il était presque 14h et le soleil tapait bien plus que d’habitude. Mon estomac commençait à grogner… Je pense que l’appel du ventre était si fort, que mon ami m’a demandé si je voulais tenter un plat indien. Indien ou africain… Peu m’importait ! Je mourrais de faim.

Je me suis rapidement retrouvé en train de traverser les petites rues de Chandni Chowk. Les odeurs de nourriture m’envahissaient. Il y avait tellement de petits restaurants dans cette partie du marché ! C’était assez drôle de voir que la plupart d’entre eux avait une pancarte sur laquelle il était écrit “World’s biggest Parantha”.

On s’est introduit dans l’un des restaurants les plus blindés de la rue. Le menu était effectivement alléchant. Il y avait plus de 100 types de Parantha. Face à tant de choix, j’ai juste suivi mon ami connaisseur et ai opté pour le (aloo) parantha – aux pommes de terre. L’idée c’est de prendre une bouchée du parantha, et d’y ajouter quelques cornichons épicés et un peu de la délicieuse crème. Je n’aurais jamais pensé manger quelque chose d’aussi bon dans le quartier de Chandni Chowk !

Je n’ai pas pu résister à la tentation d’en commander un autre à emporter…

Une superbe expérience, si bonne que quelques minutes après je me suis retrouvé à la table d’un autre restaurant … Le Paranthe Waali Gali.

Le pays le plus heureux d’Asie ?

L’indice national brut du Bonheur

Le dernier Shangri La, comme certains l’appellent, est habité par grand nombre de mythes tels que le tigre volant et les sirènes. Le royaume attise la curiosité des voyageurs par sa beauté captivante, ses monastères mystiques, ou encore la nature généreuse et attachante de sa population. L’un des mystères que certains d’entre nous cherchent à élucider: Le Bhoutan est-il réellement le pays le plus heureux d’Asie ?

Dans les années 70, le 4ème Roi Dragon, Jigme Singye Wangchuck, a lancé l’idée de l’indice national brut du Bonheur (Gross National Happiness – GPN), comparable à notre Indice de Produit Intérieur (PIB). Il s’agit d’une sorte d’approche holistique de contentement, prenant en compte le bien-être psychique de la population.

L’interrogation persiste: “Comment la population entière d’un pays peut-elle être heureuse ?”

Au siècle où le bonheur sonne comme un simple rêve éveillé, on ne parle pas ici d’une personne heureuse, mais bien de tout un pays!

C’est une devinette pour beaucoup, dont pour moi – je l’avoue.

En toute honnêteté et aussi étrange que cela puisse paraître, atteindre le bonheur n’est pas quelque chose d’inaccessible dans ce petit pays aux allures d’enclave – un minuscule royaume encastré dans les hauteurs de l’Himalaya, autant isolé qu’adoré par la communauté internationale. Un royaume où, effectivement, le bonheur n’est pas uniquement considéré comme une émotion parmi d’autres mais comme un réel mode de vie. Croyez-moi, ce bonheur peut se lire dans les yeux de la population. Le plus intéressant, lorsque l’on creuse de plus près, est de comprendre qu’un Drupas ne mesure pas son bonheur à son statut économique et social – ce qui fait toute la différence. Les plus heureux d’entre eux sont d’ailleurs visiblement les plus jeunes, célibataires et en recherche d’emploi ! Cette communauté adore son roi. Elle est particulièrement altruiste, tournée vers son prochain.

Pour répondre à la fameuse question: Le Bhoutan est-il, oui ou non, le pays le plus heureux de l’Asie ?
Je me dois de vous répondre que non.

Avant tout, parce que je ne pense pas qu’il existe, ici ou ailleurs, un pays qui serait “le plus heureux”. Je maintiens néanmoins sur mes dires : les Drupas font rayonner autour d’eux un atmosphère de joie et de paix qu’on croirait presque venu d’un conte merveilleux.

Quoiqu’il en soit, le cynisme ne peut que vous empêcher d’apprécier la beauté du pays du dragon tonnerre. Allez visiter le dernier Shangri La, émerveillez-vous face à l’expérience unique que cela représente, et, surtout, ramenez à la maison quelques inspirations pour atteindre le Bonheur !

Bouddhisme : le mode de vie des Drukpas du Bhoutan

Pris en sandwich entre les montages, Paro International Airport devient clairement effrayant quand on est sur le point d’y atterrir. Outre le fait de devoir éviter les périlleux sommets montagneux et gérer la baisse de pression atmosphérique, le pilote doit avant tout prendre en considération la minuscule piste d’atterrissage de l’aéroport. Il paraît qu’uniquement huit pilotes, dans le monde entier, sont entraînés et compétents à l’atterrissage à Paro.

C’est d’ailleurs certainement la raison pour laquelle le jeune homme assis à côté de moi était concentré à rouler son chapelet. J’aurais peut-être dû réciter une de ses prières avec lui…

Enfin au sol. Nous sommes tous sortis de l’avion par une toute petite passerelle, surpris par un vent frais: bienvenue au pays du dragon tonnerre !

Le Bhoutan est un royaume où culture et tradition, judicieusement préservés, rencontrent et côtoient la mondialisation. Le bonheur y est une valeur à part entière et le bouddhisme n’est pas pratiqué comme une simple religion: c’est un réel style de vie.

Sous un cyprès, un monument historique (j’ai appris plus tard qu’il s’agissait d’un chorten – ou stupa), où une jeune femme fait tourner les moulins de prière.

Pour qui peut-elle bien prier ? Je tentais de me mettre dans sa tête: un enfant ? Un travail ? Ou une sorte de révélation ? Quelque soit la raison de sa révérence, j’ai ressenti le besoin de m’avancer vers cet endroit sacré, et d’y rendre mes propres hommages.

“[Nom de sa religion] est un style de vie”

Cette phrase sonne comme un cliché ! Pourtant, être face aux scènes quotidiennes bhoutanaises ne peut donner que du sens à la citation. Je ne pratique aucune religion, mais les rues du Bhoutan, imprégnées par les traditions et la culture, ont su me toucher. Je crois que ce qui m’a le plus fascinée sont ces petits drapeaux de prière multicolores flottant fièrement autour des villages et des sites sacrés.

Les drapeaux de prière sont réputés pour apporter bonheur et prospérité. Ils ont également pour rôle d’éclairer les âmes des défunts, et ainsi leur éviter une réincarnation négative. On les trouve le plus souvent sur les ponts, aux sommets des montagnes, dans les lieux spirituels et parfois à l’avant des maisons. La croyance dit qu’au fur et à mesure que le vent souffle, les prières sont envoyées, puis exaucées. Si l’une des prières inscrites sur les drapeaux disparaît, cela signifie qu’elle est sur le point d’être exaucée.

Le Bhoutan a quelque chose de plus, quelque chose de prenant, d’hypnotisant ; quelque chose qui change une personne cynique et lui fait réaliser qu’une religion est parfois bien plus qu’une simple religion. Je ne peux pas expliquer avec précision de quoi il s’agit… Peut-être la nature verdoyante et apaisante qui domine le pays, le bonheur qui émane des sourires des bhoutanais, ou encore leur total dévouement au bouddhisme. Quoiqu’il en soit, les Drupkas ont fait de leur religion un mode de vie.

Loin des stéréotypes, c’est définitivement une atmosphère à découvrir au moins une fois dans sa vie.

Mebar’tsho, le lac brûlant du Bhoutan

Le conte de Pema Lingpa

“Si je suis un démon, que je meurs ! Si je suis le fils spirituel du Guru Rinpoche, que cette lampe ne s’éteigne jamais et que je retrouve les trésors religieux !”, dit un jour Pema Lingpa, une lampe allumée à la main, avant de plonger dans un bassin d’eau glacée. Pema Lingpa était un chercheur de trésors qui eu un matin une vision : il trouverait le trésor de Padmasambhava, le second Buddah, dans un tout petit bassin. A la grande surprise de tout le monde, il sorti de l’eau un trésor à la main, sa torche toujours allumée.

Dans la partie sud de la Thang Valley, à trente minutes de voiture de Chankar, sur une route menant au village Tang se trouve l’un des sites les plus vénérés du pays : le Mebar’Tsho, dit le lac brûlant. Il y a plusieurs mythes autour de ce lac. L’un des plus populaires est le conte de Pema Lingpa. Aussi petit qu’il puisse paraître, ce lac est en fait le nid de nombreuses légendes bhoutanaises, et de mythes racontant la présence de sirènes dans les eaux du Mebar’Thso.

Il ne s’agit pas exactement d’un lac, mais plutôt d’un petit bassin où s’écoule une eau glacée qui prend un peu plus loin la forme d’une rivière. Le Mebar’Tsho est entouré de roches et de galets de toutes tailles couverts de mousse verdoyante: un endroit à l’ambiance à la fois dramatique et paradisiaque !

Vous pourrez vous poser sur un rocher pour observer les profondeurs de l’eau, faire vos hommages ou encore y accrocher un petit drapeau de prière. Et qui sait, si la chance est avec vous, vous y apercevrez peut être l’une de ces étranges créatures mystiques.

L’histoire raconte que seulement le plus pur des coeurs aura la chance de rencontrer ces fameux animaux enchantés. N’oubliez pas d’aller à la rencontre du lama (medium) qui vit près du lac, au bord duquel il médite : il aura certainement des milliers d’histoires à vous conter…

Tout ce qui ne se voit pas peut souvent s’entendre : peut-être l’un des meilleurs moyens de découvrir cet endroit enchanté.

Un bmx et un but!

Du Bhoutan au Népal à vélo

Tout a commencé lors d’une longue nuit à explorer Instagram: #bhutan. Des milliers de photos, dont certaines très mauvaises et d’autres parfaites montrant l’indéniable beauté du royaume puis, soudainement: une photo d’un homme à vélo, sur ce qui semblait être au pied d’une falaise – #bmxfornepal.

J’écris sur le Bhoutan depuis plusieurs semaines déjà et le Népal – qui fait partie de mon enfance – occupe une place spéciale dans mon coeur. Je me suis donc arrêtée net sur cette photo, avec le besoin de clarifier le lien entre les deux pays, le vélo, la falaise…

Comme tout instagramer qui se respecte, j’ai donc repris ma recherche avec le hashtag #bmxfornepal. Ce hashtag était utilisé par le photographe sud-africain Dylan Ben Haskin. Après l’avoir googlisé (ça commence à faire beaucoup, je précise donc que je l’ai fait de façon totalement sereine), j’ai fini par lui envoyer un message sur facebook. Il y a gracieusement répondu.

Dylan et sa femme vivent au Bhoutan depuis presque onze mois maintenant. Guidés par le désir de se lancer dans un travail philanthropique, le couple s’est installé dans ce petit paradis bloqué entre deux montagnes de l’Himalaya. Pendant que sa femme travaille en tant qu’institutrice, Dylan fait de la photographie en tant qu’indépendant, et prend régulièrement en photos les locaux lorsque ceux ci le lui demandent. Quelques mois après leur installation, le terrible tremblement de terre a frappé le Népal. Depuis leur pays d’accueil voisin, les tremblements se sont également fait ressentir : c’est ainsi qu’est né #bmxfornepal.

Les dégâts causés par le séisme ont été largement médiatisés, par la presse comme sur les réseaux sociaux. De façon indépendante ou à travers des associations, énormément de gens ont proposé leur aide à leur échelle. Dylan ne pouvait pas rester les bras croisés
« Je l’avais déjà fait avant [une course à vélo pour la bonne cause], une journée… J’ai donc pensé à reprendre l’idée [bmx for Nepal].», raconte-t-il.

Traverser les montagnes et les plaines à vélo n’était, certes, pas le choix de trajet le plus simple. Dylan a en fait expliqué que les plaines étaient bien plus difficiles à traverser, à cause du type de vélo qu’il utilise. Son père, Ben Swanepoel, l’a rejoint dans son aventure. Ils ont ainsi roulé pendant 24 jours, parcouru 1674kms et traversé pas moins de trois pays !
Le duo père-fils a pour l’instant récolté 840$ NZD, dont ils vont faire don au Himalayan’s Trust’s Earthquake relief efforts. Il y a certainement des choses que chacun d’entre nous pourrait faire. Qu’en pensez-vous ?

Bon, je vais être honnête avec vous… Cet article était à l’origine censé parlé de la beauté du Bhoutan. C’était du moins le but que je m’étais fixé, mais plus ma conversation skype avec Dylan se prolongeait, moins j’acceptais l’idée de ne parler que de la beauté du pays.

Ce nouveau post que je partage avec vous aujourd’hui parle donc d’un voyage, un voyage avec un but humaniste, et la beauté d’un – ou ici de deux – pays devient secondaire. D’ailleurs, si vous voulez voir de superbes photos du Bhoutan, allez vite suivre Dylan sur instagram @dylanhaskin. Il vous donnera l’envie d’organiser immédiatement un voyage pour le petit paradis !

Le festival des nomades

Une escapade dans la vie nomade

Beaucoup d’entre nous ont déjà adopté un style de vie nomade: globes trotteurs, citoyens du monde, voyageurs… Nous avons tous une connaissance à qui nous avons donné l’un de ces titres.
Nous allons d’un endroit à l’autre pour nourrir notre désir de nouveauté, à la recherche de destinations inexplorées.

Les nomades sont par définition une communauté de personnes qui se déplacent d’un endroit à l’autre, à l’origine à la recherche de nouveaux pâturages – aussi appelées tribus pastorales. Mais alors que la mondialisation prend un nouveau tournant et change le monde, l’authentique style de vie nomade se fait de plus en plus rare. Le Bhoutan est le foyer de plusieurs communautés nomades, qui ont migré d’un village à l’autre au cours des saisons depuis près d’un siècle.

Les Dorikas sont l’une de ces communautés. A l’exception des autres, ils ne migrent qu’entre deux villages : Dhorika, le village pour l’été et Dhorithasa, celui pour l’hiver. Chaque année, ils se déplacent à travers les pâturages et les prairies bhoutanaises pour atteindre une destination plus chaude ; une tradition qui disparaît lentement…

Le festival des nomades a lieu une fois par an, au mois de Février à Bumthang. L’événement rassemble les nomades – qui résident aujourd’hui principalement dans les montagnes – et les habitants et touristes. L’occasion de faire l’expérience du style de vie nomade. De grandes cérémonies, des costumes traditionnels colorés, des sports culturels tels que le « keyshey », sport de combat bhoutanais, le tir à l’arc avec des flècehs de bambou ou encore le khuru et le soksum sont au programme. Vous aurez aussi la possibilité de participer à l’un de ces jeux.

Un autre point fort de ce festival est la cuisine. Il y a un choix très varié, allant des Bumthang noodles au riz rose accompagné de ema datshi (fromage et piment) jusqu’aux menus les plus marginaux proposant foie et intestins !
Je recommande de tout goûter, sans se fier aux apparences. Je vous assure que vous garderez en mémoire l’expérience de l’authentique plat nomade, goûté au moins une fois dans votre vie.

Choisir son siège dans l’avion a toute son importance !

Avoir un aperçu de l’Himalaya 

Vous devez sûrement vous demander quel est ce titre idiot, mais si vous êtes en train de lire cet article, c’est qu’il ne doit pas être si idiot que ça.

Midi, vingt-deux minutes. J’étais au bureau et regardais les destinations de vacances aléatoires. Oui… Quand tu as attrapé le virus “globe trotteur”, tu sais que tu as atteint le stade de non-retour ; car, attention: il n’y a pas de remède à cette maladie, du moins pas de remède permanant.

Trente minutes plus tard, j’ai décidé que le Bhoutan, pays du dragon tonnerre, serait ma prochaine destination. Mystérieux, beau, et visiblement heureux quoiqu’il arrive: le pays fait pour moi !
Après quelques minutes de confusion, le choc: il n’y avait pas de vols pour le Bouthan cette année, ni l’année suivante. Comment était-ce possible qu’il n’y ait absolument aucun avion desservant le Bhoutan pendant plus d’une année ?

Ce pays était le conte de fée dans ma liste de prochaines destinations, LE rêve. Je me l’étais mis en tête et le voulais maintenant, tout de suite. C’était l’endroit qui “changeait la vie” de tout le monde. Le peu de mes connaissances qui y avait mis les pieds en avait parlé de la sorte. Je voulais aussi vivre ce changement.
Le tout, avant de réaliser: je m’y étais prise de travers !

Je me suis souvenu d’une conversation que j’avais eu avec Zubin, qui s’est récemment rendu au Bhoutan avec sa femme – deux choses me sont alors revenues: 1. Une seule compagnie aérienne, nommée Druk Air, dessert le Bhoutan. 2. On ne peut entrer dans le pays qu’en passant par une agence de voyage, au mieux une reconnue par l’Etat. Je reprenais espoir de voir prochainement “ le dernier Shangri La” – comme certains l’appellent.

Pour revenir au titre stupide, oui, réserver son siège d’avion a bien de l’importance ! Je parle évidemment des sièges à côté des hublots…

Parce qu’en tout honnêteté, qui n’aime pas avoir la place à côté du hublot ?
On est donc tous d’accord: le siège dans l’avion a de l’importance. Mais ce n’est pas exactement ce dont je parle ici. La question est plutôt: de quel côté de l’avion devons-nous nous assoir ? Ah ! Ne relevez pas votre tablette tout de suite ! Ecoutez-moi ! Je vous assure que cela fera toute la différence.

Imaginez… Vous êtes dans un avion vers le Bhoutan, ce royaume niché au milieu de l’Himalaya. L’Himalaya, cette incroyable chaine de montagnes, connue pour ses paysages interminables et ses treks de haut niveau, mais surtout pour être le plus haut sommet du monde ! Et vous cher ami, vous êtres en train de voler vers ce mystérieux paradis: n’avez-vous pas envie d’avoir une vue aérienne de cette perle rare ? Lorsque vous vous envolez pour le Bhoutan, donc, le plus important: s’assurer d’être assis vers l’aile droite de l’avion (et vers l’aile gauche lorque l’on quitte le pays pour rentrer chez soi) !

Dès la descente vers Paro International Airport, vous serez face aux magnifiques sommets de l’Himalaya…
Si vous en faites l’expérience un jour, écrivez-moi ! Je vous parlerai de la mienne également très prochainement.

A très bientôt, le Bhoutan !

Bhoutan : Un Royaume Captivant

Prix ​​de départ: €1,780.00

Duración: 11 jours/10 nuits

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